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Chez Josette, 5 Rue de l'Arquebuse, 08000 Charleville-Mézières

le jeudi 29 juin à 20 h

 

à la Médiathèque de Villers-Semeuse,

le vendredi 29 septembre à 20 h 30.

 

 

Un livre : Les Ardennes du Père Peinard

Un spectacle : LES ANARDENNAIS

 

Le 24 février 1889, Émile Pouget, fonde Le Père Peinard, journal anarchiste édité à Paris, qui paraît jusqu'au 21 janvier 1894, date à laquelle, il doit alors cesser sa publication à la suite des « lois scélérates » votées contre les anarchistes. Le journal reparaîtra de mai 1895 à octobre 1896, sous le titre La Sociale, puis, du 25 octobre 1896 au 16 mars 1902, il reprend son titre initial.

Dominique Petit livre aux Éditions Terres Ardennaises une quasi-anthologie des textes concernant les Ardennes publiés dans Le Père Peinard. Il précise : « Émile Pouget est la cheville ouvrière du Père Peinard, il se charge d'écrire la plupart des articles. Il est difficile de savoir si d'autres rédacteurs ont publié des écrits dans le journal, la quasi-totalité des articles étant anonymes.

(?) De très nombreux correspondants lui envoient de brefs articles pour dénoncer les conditions de travail dans les « bagnes ». Pouget réécrit les textes dans le style du Père Peinard et y ajoute ses commentaires.

Une bonne partie du journal se trouve dès lors rédigée par des correspondants bénévoles qui décrivent leur vie, leur travail, les conflits au sein de leurs entreprises mais également abordent de nombreux autres sujets. »

Dominique Petit rapporte qu?Émile Pouget utilise le parler des travailleurs pour rédiger Le Père Peinard : « Les types des ateliers, les gas des usines, tous ceux qui peinent dur et triment fort, me comprendront. C'est la langue du populo que je dégoise ; et c'est sur le même ton que nous jabottons ... »

Son style est direct et frappe juste ! Pouget a le sens de la formule, nous ne citerons que cette phrase : « Et tandis que les ouvriers se serrent la ceinture pour ne pas avoir à se remplir le ventre, les patrons la mènent joyeuse. »

 

Le spectacle s?appuie sur un choix varié de textes. En premier lieu, évidemment les conditions de travail et les dénonciations des patrons, appelés singes, vampires et jean-foutre, et les grèves multiples menées contre eux. À l?occasion de ces conflits parfois violents, les correspondants locaux expriment souvent leur désir de voir la troupe envoyée contre eux se joindre aux grévistes !

Le groupe anarchiste de Charleville, les Sans-Patrie, avait, dans son manifeste de création le 25 octobre 1891, affirmé : « Nous sommes anarchistes, c?est-à-dire ennemis de toute autorité. » Il n?est donc pas étonnant alors que les autorités soient incessamment malmenées et dénoncées, que ce soit « les salauds de la haute » qui abusent des files de travailleurs, les députés ? les bouffe-galette ?, les maires ? les mâres ?, les policiers ? roussins, cognes ou sergots ? toujours présents comme espions dans les réunions de propagande, les juges ? les enjuponnés ?, le clergé ? les ensoutannés, les ratichons, le cléricochon !

Le quotidien des anarchistes ardennais est évoqué : renvoi d?usines, arrestations pour des motifs divers, conflits avec leurs propriétaires de logements, luttes contre ceux qui croient à la révolution par le vote?

 

Ces textes sont entrecoupés de chansons, qu?accompagnent un orgue de barbarie ou une ritournelle. Certaines sont connues : Le grand métingue du métropolitain, Gloire au 17e, Ils ont les mains blanches, Plus de patrons. D?autres beaucoup moins : La complainte des Apaches, À Cayenne, La dynamite, Les anti-proprios et l?une est une découverte : il s?agit d?un détournement anarchiste de la célèbre Temps des cerises.

Ces chansons sont toutes d?époque et montrent que les idées anarchistes étaient portées par un certain nombre de militants en France et ailleurs. Écrites elles aussi par des hommes de talent, citons Aristide Bruant et Montéhus, elles plongent le spectateur dans l?univers des salles populaires et des bistros où elles ont été souvent chantées, à la fin du XIXe siècle.

La dernière, celle qui clôt le spectacle : Les anarchistes, de Léo Ferré, est un écho des rêves, qui n?ont pas disparu, qui animaient ces militants et des luttes qu?ils ont menées pour les réaliser. À ceux qui affirmeraient que ce n?est que de l?histoire ancienne, nous leur rappellerons que, le 25 octobre 1891, les Sans Patrie de Charleville écrivaient : «  Tous les hommes sont frères, rien ne devrait les séparer et le militarisme est une plaie odieuse que tous doivent combattre, avec acharnement. La guerre est une chose abominable, l?invention diabolique de monstres ambitieux à face humaine. Nous voulons la paix, la sécurité pour tous. »

La situation internationale prouve, à l?évidence, que ces Anardennais minoritaires voyaient juste !

 

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