Un peu
d'été en hiver !
De temps à autre pendant que j'écris cet éditorial,
je regarde par la fenêtre le paysage devenu "montagnard" d'Évigny.
J'entends le glissement des deux traîneaux rouges que j'ai
aperçus, conduits audacieusement par deux garçons du
village, dévalant la route qui conduit à Warnécourt. Le fait
que j'ai pratiqué jadis ce plaisir aussi enfantin que
grisant me fait absoudre cette pratique qui rend la
chaussée, sur une petite portion convenons-en, plus
impraticable encore qu'elle n'est par la nature...
Il y a
presque un mois, un temps aussi hivernal a ruiné notre
marché de Saint-Nicolas et de Noël ! Plus grave, ce que nous
pensions n'être qu'une exception : un dimanche couvert d'une
neige particulièrement mal tombée, s'est prolongé. Malgré
tout, puisqu'il faut savoir rire de tout et d'abord de soi,
je peux affirmer qu'en ce qui concerne nos ventes de
décembre 2010, traditionnellement décembre apporte environ
le quart de nos recettes annuelles, nous avons fait "chou
blanc"...
La
vengeance est un plat qui se mange froid, dit-on ! C'est ce
qu'on pourrait reprocher au climat ardennais dont nous avons
épingle les méfaits heureusement exceptionnels dans deux
numéros toujours disponibles : Gérard Giuliano, L'hiver
1939-1940, de triste mémoire (n° 41), moi-même,
Février 1956, les rivières ardennaises gelées (n° 54),
et dans un numéro épuisé, Temps et Climat (n° 4).
Pourtant, dans notre "encyclopédie" incontournable, Les
Ardennes, Une géographie pour notre temps, Alain Devos,
Claude Duménil et Olivier Lejeune ont justement conclu :
En somme, loin des idées reçues entachées de simplification
outrancières sur la notion de continentalité et du manque de
relativité, l'analyse du climat dans les Ardennes montre
qu'il s'agit d'un climat tempéré océanique, de nuance
lorraine marqué d'un océanisme orographique et d'une
tendance à une continentalité thermique perceptible encore
faible.
Cependant, nous ne nous laissons pas abattre ! C'est
pourquoi ce numéro daté de l'hivernal décembre 2010 s'orne
d'une belle couverture estivale de Simon C., ouvrant sur les
riches souvenirs, abondamment illustrés, de deux des
rédacteurs de Terres Ardennaises. Ils évoquent le
temps où ils étaient colons, l'un, Jacques Théret, à la Colo
de la Guimorais (Saint-Coulomb) et l'autre, Jean-Pierre
Penisson, à La Cité des Jeunes Ardennais
(Saint-Pierre-Quiberon) dont il deviendra, bien plus tard,
le directeur !
Si cette
façon de faire la nique à l'hiver 2010-2011 ne suffit pas,
n'hésitez pas à profiter de ses rigueurs - de saison quoique
fort accentuées - pour dénicher sur le site internet de
Terres Ardennaises,
http://terres.ardennaises.free.fr/.
un ouvrage que vous ne
possédez pas encore. Achetez-le - ce qui renflouera nos
finances ! - directement "chez nous" ou par le truchement
d'un de nos points de diffusion, puis vous le lirez au coin
du feu, en jetant comme moi, parfois, un regard par la
fenêtre, manière de proclamer : Hiver, tu ne nous auras
pas !
En attendant des jours meilleurs,
annoncés par la couverture de ce n° 113, je vous présente au
nom de tous les membres de Terres Ardennaises nos
meilleurs v?ux pour 2011.
Jacques LAMBERT