La revue N° 120










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N° 120 - Octobre 2012
Éditorial
Un mois d?octobre? plein d?énergie(s) !
Le thème de ce numéro nous a été suggéré par Pascal Chagot
et, dans un premier temps, nous avions envisagé de traiter
ensemble les énergies d?hier et d?aujourd?hui. Mais, très
rapidement, nous nous sommes aperçus que la totalité des
articles ne tiendrait pas en une seule revue, donc, nous
avons décidé de scinder en deux nos travaux. Dans ce
numéro-ci, que je ne détaillerai pas puisque vous allez le
découvrir vous-mêmes, hormis quelques exceptions : la force
canine, l?utilisation de l?eau dans le passé, la centrale
Mazarin ?, la tonalité a été mise sur les énergies que le
monde d?aujourd?hui, après le règne presque sans partage des
hydrocarbures, doit inventer pour, comme l?indique l?ALE 08,
économiser l?énergie et développer les énergies
renouvelables. Le numéro d?octobre 2013 portera lui en
grande partie sur le charbon et le nucléaire, sans
s?interdire d?explorer d?autres chemins qui vont s?ouvrir à
nous, dès que nous nous intéresserons de près à son sommaire
! En revanche, le livre Enfances de ?Vaillants?, dans lequel
deux des pionniers de Terres Ardennaises, Jean Clerc et
Simon Cocu, accompagnés d?Henriette Cocu et de Raymonde
Roger, ont longuement raconté leur enfance ? entre 1925 et
1940 ? qui s?est déroulée à Neufmanil et Nouzonville,
permettra de revenir à l?époque d?avant les hydrocarbures.
C?était alors le temps des cuisinières qui chauffaient toute
la maison : La cuisinière marchait au bois et au charbon.
Mon père achetait une tonne de charbon qu?il entreposait
dans la cour, sans protection. C?était du bon charbon, de
l?anthracite, pas des boulets, rapporte fièrement Raymonde
Roger. C?était le temps des coupes affouagères et des
économies d?énergie drastiques : Mon père faisait une part
affouagère tous les ans, puisqu?on ne rentrait pas un
?cochet d?houille? ? un morceau de charbon ?, dit Simon Cocu
; On ramassait les ?ételles? aussi ; les bûcherons, quand
ils abattent un arbre à la hache, il y a des morceaux de
bois qui tombent, des éclats de bois. On appelait cela les ?ételles?.
C?était merveilleux, ma mère mettait les "ételles" sur le
feu, c?est comme si tu avais mis de l?alcool, quand elle
avait besoin de faire bouillir de l?eau pour le café, quand
quelqu?un t?arrivait, c?était fait en un instant? se
souvient Jean Clerc. Henriette et Simon Cocu évoquent la
?mouchette?, un bouleau tout fin, tout fin, qu?on dépose sur
le papier pour enflammer. C?était aussi le temps des briques
dans les lits, voire des fers à repasser, mais jamais des
bouillottes, réservées aux ?bourgeois? ou jugées trop
dangereuses : elles pouvaient accidentellement s?ouvrir.
C?était un cérémonial de préparer ces briques ?volées? à
l?usine, tout un rituel qui se mettait en place lorsque les
fleurs de givre poussaient aux carreaux des petites maisons
ouvrières? Sans que cela ait été voulu, ce numéro 120 et
Enfances de ?Vaillants? sortiront quasiment en même temps.
Enfances de ?Vaillants? sera lancé au centre culturel de
Nouzonville le vendredi 12 octobre à 18 h 30. Des extraits y
seront lus par nos témoins ou par des personnes qu?ils
auront désignées. Et cette présentation gratuite se
terminera par le verre de l?amitié, offert par la
municipalité de Nouzonville. Nous avons l?honneur et le
plaisir de vous y convier.
Jacques LAMBERT
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