Le 11 septembre, le Conseil
d'administration de Terres Ardennaises a décidé de ne pas
organiser la fête que nous avions annoncée pour le dimanche
18 octobre à Launois-sur-Vence. La cause principale en étant
le manque d'engagement d'artisans de bouche : une toute
petite poignée de fidèles parmi les fidèles...
C'est un véritable
crève-c?ur, car on ne supprime pas facilement une fête qui
nous a apporté tant de plaisir à la réaliser, tant de
bonheur à la vivre, et, ne le cachons pas, des rentrées
financières qui nous ont beaucoup aidés pour publier nos
revues et livres ! Ne voulant pas me répéter sur sa riche
histoire, je renvoie nos lecteurs au long éditorial que
j'avais écrit pour notre numéro 108, paru en 2009, et qui
marquait la 25e édition de cette manifestation
née en 1985.
J'y avais glissé cette
phrase lucide : Depuis plusieurs années, nos fêtes ? tout
en drainant toujours une foule plus qu'honorable de
visiteurs - ont perdu, reconnaissons-le, de leur importance.
Les années qui suivirent, cette tendance s'accéléra
dangereusement. Notre manifestation, qui, dans les années
fastes : 1985-1997, voyait se presser plus de 3000
visiteurs, puis, bon an mal an, entre 1200 et 1800 visiteurs
entre 1998 et 2010, n'a accueilli que 630 personnes en 2013
et 830 en 2014...
L'an passé, nous avions été
satisfaits d'avoir développé le côté histoire ardennaise de
notre fête, en ajoutant aux expositions la projection de
documentaires sur les massacres de Haybes en 1914 et sur le
maquis des Manises. Nous souhaitions développer davantage
par des expositions et des projections plus nombreuses cet
aspect, c'est pourquoi notre manifestation avait été, cette
année, rebaptisée : Terres Ardennaises en fête ! En
réalité, par la force des choses, elle s'appelle maintenant
Terres Ardennaises en deuil ! Nous entendons prouver
que, dans l'adversité, à Terres Ardennaises, l'humour, même
noir, n'est jamais absent...
Monique Bocquillon qui, avec
Joëlle Lheutre, a animé de longues années le groupe
d'agricultrices qui nous donnaient un coup de main
essentiel, qu'elles entendaient renouveler cette année, nous
a adressé une belle lettre de sympathie. Elle y écrit
notamment : Tout ce travail d'animation a rempli
d'énergie toutes ces années. Et combien d'activités vécues ;
nous vous remercions de nous avoir accueillies toutes dans
votre groupe attachant. Nous n'oublions rien de tous ces
bons souvenirs ; vous avez rendu les gens heureux dans ces
journées, fait connaître nos Ardennes et contribué à la
nouvelle jeunesse du Relais de Launois. Nous espérons
que de nombreux visiteurs de notre désormais défunte fête
ressentiront les mêmes sentiments.
Pour terminer sur une note
plus optimiste, je précise que nous maintenons notre
rendez-vous du dimanche 6 décembre, toujours à Launois, pour
fêter Noël et la Saint-Nicolas mais aussi la gastronomie
ardennaise que nous n'abandonnons évidemment pas puisque
nous sortirons ce jour-là un ouvrage de Françoise Thomas,
intitulé La cuisine du sanglier des Ardennes. En y
venant, non seulement vous passerez un bon moment mais vous
manifesterez aussi votre soutien à nos éditions.