nombres
ronds? !
Ce que vous allez découvrir
n'est pas un catalogue du Musée de l'Ardenne, loin de là.
Les collections sont bien trop riches pour cela et le
recensement de tous les objets n'est pas terminé. Il s'agit
plutôt, pour reprendre le titre d'un des articles, d'une
balade à travers les collections avec des arrêts marqués ça
et là.
Le choix de ces arrêts
est-il subjectif ? Oui, totalement, et d'une subjectivité
assumée ! D'ailleurs, chacun voyant midi à sa porte, à
Terres Ardennaises comme ailleurs, Jacques Lambert
souhaite que le Musée de l'Ardenne prenne une coloration
Arts et Traditions populaires plus forte, Jean-Pierre
Pénisson trouve que la paléontologie aurait droit à
meilleure place et, pour ma part, j'émets le souhait de voir
exposées les médailles de 1848. Il va falloir songer à
annexer un ou deux pavillons de la place Ducale.
Ce numéro spécial de
Terres Ardennaises ne vous parlera pas que des Ardennes
car les collections débordent de ce cadre. Elles sont
parfois issues de collections privées et les collectionneurs
n'ont pas forcément restreint leurs recherches à ce seul
département. Le collectionneur était ar-dennais, pas
forcément la collection. C'est par exemple le cas pour les
collections numismatiques. Mais cette balade vous fera
découvrir des aspects peu connus des collections
carolomacériennes et puis elle vous apprendra beaucoup de
choses.
Savez-vous que le meilleur
spécialiste des médailles de la Deuxième République est
ardennais, même si aucune de ces médailles n'a été faite
dans les Ardennes ? Savez-vous ce que signifie l'acronyme
MNR ? Voulez-vous voir un os de mammouth ? Quelles armes
d'apparat équipaient les gardes du corps des grands de ce
monde avant les oreillettes et les Glock 26 ? Pour les plus
jeunes, qu'était le Musée avant d'être un musée ?
Cette énumération montre
peut-être, en creux, les limites du Musée de l'Ardenne,
hétéroclite, touffu.
Il y a vingt-cinq ans,
l'urgence était de sauver de l'oubli de riches collections,
de les mettre en valeur et de les compléter. Aujourd'hui,
une muséographie plus moderne, concentrée sur deux ou trois
thèmes, avec moins d'objets, serait probablement plus
appropriée. Les objets des réserves seraient alors mis en
valeur lors d'expositions temporaires comme c'est déjà le
cas aujourd'hui. À lire l'article de Jacques Lambert,
l'actuelle direction du Musée de l'Ardenne semble bien y
réfléchir.
Je voudrais d'ailleurs
remercier la directrice et tout le personnel du Musée de
l'Ardenne pour l'aide qui nous a été apportée pour la
réalisation de ce numéro qui, j'espère, poussera nos
lecteurs à retourner au Musée de l'Ardenne, ne serait-ce que
pour y visiter la très belle exposition Charles de
Gonzague, prince de l'Europe qui s'y tient actuellement.