AU TOUT DÉBUT de la création de cette revue, en 1982 - il y a
si longtemps dans le monde de l'imprimerie ! -, nous utilisions
alors la photocomposition, procédé apparu à la fin des années
40.
Les auteurs, pour la plupart peu familiarisés avec les
machines à écrire, donnaient leurs textes, plus ou moins
lisibles et surchargés d'annotations et de compléments, afin
qu'ils soient retapés, au « kilomètre ». Ensuite, les colonnes
des textes étaient confiées au monteur ou à la monteuse qui, à
l'aide de ciseaux et de colle, préparaient les maquettes ensuite
filmées puis transformées en plaques offset.
Nous ne le savions pas à l'époque mais nous arrivions alors
que s'amorçait un changement technologique extraordinaire :
l'apparition puis le développement fulgurant des ordinateurs.
Progressivement, sauf pour quelques auteurs minoritaires,
nous nous sommes mis à fournir nos textes "prêts à l'emploi" et
nos photos par CD. Mais, c'est surtout le travail de montage qui
fut profondément modifié : la technique de la photocomposition
devint obsolète dans un temps beaucoup plus court que ne l'avait
été la typographie, à qui elle avait succédé...
Car la PAO, publication assistée par ordinateur, était née.
La PAO utilise des logiciels spécialisés qui permettent au
maquettiste de procéder à la mise en page en disposant les
textes et les images, grâce à son ordinateur dont l'écran
affiche la page telle qu'elle va être imprimée.
Dorénavant, nous transmettons nos textes et photos, en pièces
jointes de mails, par des clefs USB ou par wetransfer,
quand la bonne résolution des photos entraîne un "poids" trop
important pour qu'elles voyagent en pièces jointes. Et nous
pouvons recevoir à notre domicile les articles en PDF pour les
relire, éliminer les fautes et suggérer des corrections.
L'aboutissement de cette évolution est ce n° 146, tout en
couleurs - alors que les précédents n'offraient que quatre
pages, ou huit exceptionnellement -, imprimé numériquement à
partir de données informatiques.
Ce n'est pas sans une pointe de nostalgie que nous
abandonnons ce bon vieux procédé offset, mais nous pensons que
cela ne peut qu'améliorer l'aspect de notre revue et la rendre
plus attrayante pour nos fidèles lecteurs et lectrices ou pour
de nouveaux acheteurs, que la sobriété parfois aride du noir et
blanc peut rebuter.
Quant aux recherches préalables à l'écriture de nos articles,
elles restent les mêmes et s'efforcent de raconter l'histoire de
notre département, avec la plus grande exactitude !
Pour ceux et celles à qui la lecture de cet éditorial a paru
indigeste et qui ont envie de nous affirmer : « C'était mieux
avant ! », en guise de consolation, nous préciserons que nous
utilisons encore, de temps en temps, le crayon de papier,
toujours exigé, à juste titre, par les Archives départementales
quand nous consultons des documents... sans négliger aussi
l'appareil photo numérique qui nous permet un gain de temps
appréciable en les photographiant pour les examiner plus tard.
D'une certaine façon, nous sommes « d'hier et d'aujourd'hui
», condition absolument nécessaire pour que perdure une revue
comme la nôtre, dans un monde qui a tant changé depuis sa
naissance.