Éditorial
Comme le n° 151-152, ce numéro est également double. Parmi
toutes les raisons qui nous poussent à ce choix, la première
réside dans le fait, qu?une nouvelle fois, le sommaire
primitivement envisagé a quasiment triplé !
Il est vrai que traiter du canal des Ardennes, long de 100 km en
comptant l?embranchement de Vouziers, en 110 pages et vouloir
?canaliser? la Meuse ardennaise, presque 130 km, en 60 pages,
était une gageure impossible à tenir.
Mais, nous allons reprendre, sauf imprévu lié à la crise
sanitaire, notre format habituel pour les numéros prochains de
juin, d?octobre et de décembre.
Avouons-le, sorti au moment de la période faste des fêtes de fin
d?année, le n° 151-152 s?est bien vendu et, en prime, nous avons
reçu plusieurs messages de félicitations?
Je ne les citerai pas ? ce serait faire preuve d?immodestie ?,
par contre je vais revenir sur deux remarques plus critiques
quoique très nuancées, en remerciant leurs auteurs, comme jadis
Brassens, dans sa superbe chanson : ?Stance à un cambrioleur?,
gratifiait le monte-en-l?air qui l?avait pillé de ce vers :
« Après tout ne te dois-je pas une chanson. » En l?occurrence,
il s?agit de cet éditorial !
La première est parue dans un petit article de L?Ardennais,
à la rubrique Vouziers : « Un seul regret, peut-être, aucune
carte de synthèse, ni de détail ne permet de se situer dans cet
ensemble touffu. » En effet, puisqu?il est toujours difficile de
publier une carte pour laquelle il faut souvent débourser des
droits conséquents, après quelques articles généraux, nous avons
réparti les autres au fil du canal, comme si nous le parcourions
de Pont-à-Bar à Asfeld, faisant confiance aux lectrices et
lecteurs pour s?y retrouver. Il en est de même ici : nous
descendons la Meuse de Mouzon à Givet.
La seconde émane de Stéphane Collet qui, dans le n° 70 de la
revue Les Amis de l?Ardenne dont il est le secrétaire
général, tout en reconnaissant le plaisir qu?il a eu à nous
lire, nous inflige comme, de temps à autre, une égratignure
amicale. Cette fois-ci, elle se niche dans cette phrase :
« Malgré une iconographie parfois envahissante ».
Cher Stéphane, je te préviens à l?avance que ce numéro, sur le
point qui te chiffonne, est semblable au précédent, voire
?pire?. Je vais t?expliquer pourquoi, considérant que les images
sont aussi importantes que nos écrits, nous en publions
beaucoup, le plus difficile étant de les sélectionner parmi tant
d?autres !
Pour nous, la reproduction de plans exécutés par les ingénieurs
en vue de la canalisation de la Meuse éclaire les énormes
problèmes qu?ils ont dû résoudre.
La lithographie originale du port de Vouziers par Célestin
Oudard, les photos anciennes et les nombreuses cartes postales
fourmillent de détails précieux, pour peu qu?on les examine
attentivement.
Les portraits des personnes interviewées ont pour but de les
familiariser avec elles et de permettre de mieux appréhender
leur personnalité. Et celles des hommes, travaillant durement,
hier, sur les barrages, rendent hommage à leur courage.
Il nous paraît impossible de ne pas montrer sous plusieurs
angles la naissance de la Meuse, les transformations récentes
qu?elle vit : nouveaux barrages, activités du port de Givet,
avant d?évoquer sa ?disparition? dans la Mer du Nord.
Il nous semble nécessaire d?encourager, avec des images
appropriées, la visite de certains lieux touristiques connus et
inconnus qui jalonnent la Meuse.
De plus, nous aimons, comme avec ces rares clichés d?une barque
allemande pendant la Grande Guerre, piquer la curiosité de nos
lecteurs et les inciter à nous aider à lever la part de mystère
qu?elles contiennent.
Et rien ne nous plaît davantage que d?enrichir un numéro avec
des photos familiales envoyées ici par une lectrice, évoquant en
écho un article précédemment paru.
Enfin, ne pas publier de nombreuses photos aériennes de
Jean-Michel Benoit, c?est se priver d?un point de vue
exceptionnel sur notre département que nous n?atteignons jamais,
nous, le commun des mortels terrestres !
Jacques Lambert