Éditorial
Couvertures
Qui a jeté un regard rapide sur la couverture de ce
numéro pense qu?il s?ouvre par un texte sur la forêt ardennaise
?traditionnelle?, un thème que nous avons déjà traité dans de
nombreux articles1 ! Nous avons d?ailleurs consacré
notre numéro 8, de septembre 1984, à L?homme et la Forêt.
D?autres articles dans nos livres collectifs s?ajoutent à ceux
parus dans cette revue.
Citons pêle-mêle quelques aspects de cette forêt ardennaise
que nous avons déclinés : sa composition, son évolution à
travers les âges, les litiges forestiers, la forêt dans les
guerres, les grands incendies, l?essartage, la fabrication du
charbon de bois, les travaux dans la forêt et les mots de patois
qui les désignaient, le transport du bois, les vieux métiers de
transformation du bois, la contrebande, la chasse, les fêtes
autour du feu, le langage amoureux des ?mais? ? branches
d?arbustes ?, etc.
Cette année, deux de nos livres évoquent avec bonheur
cette forêt d?hier : L?odeur de la mousse Souvenirs d?un
Parigot en vacances dans les Ardennes2 de Raphaël
Huertas avec la collaboration de Jacques Cardon, et Être
cheval en terre ardennaise3 de Sylvie Laverdine
et Joëlle Pautevin, dont la photo de couverture de Pascal Chagot
est très explicite !
Mais, cette fois-ci, le dessin de Simon C. ne s?inscrit
pas dans ces images d?une belle forêt, pourvoyeuse de richesses
gratuites, très précieuses à nos ancêtres, et de plaisirs
divers. Si, à droite, on aperçoit un tas de bois semblable à
ceux qui ont toujours été dressés dans la forêt, à gauche, un
arbre est tombé au milieu d?autres dont l?absence de verdure
démontre qu?ils sont morts !
Car, ce dessin de couverture incite d?abord à lire l?article
très riche de Jean-Pierre Pénisson4, illustré de
photos dont quelques aériennes prises par Jean-Michel Benoit,
qui se penche sur les épicéas ardennais, envahis et détruits par
les scolytes.
Pour avoir entendu sur France Info les propos désabusés d?un
garde-forestier suisse sur cette invasion mortelle de scolytes
et avoir constaté, au cours d?un séjour récent, les dégâts
qu?ils causent dans la région de l?Eifel, en Allemagne, on ne
peut être que très inquiets, voire découragés.
La couverture de quatrième renvoie, elle, à l?univers des
marionnettes que nous n?avons exploré que deux fois par le passé5.
Au moment où vient de s?achever la 21e édition du
Festival des Théâtres de Marionnettes qui a apporté, une
nouvelle fois, tant de joies à de nombreux spectateurs ? les
pages de photos des deux journaux locaux en ont fait abondamment
foi ? nous avons donné la parole à une des Mouz? Marottes :
Quinarre. Par son truchement, leurs créateurs, Monique et Claude
Félix, ont retracé plus de 30 ans de leur histoire de
marionnettistes mouzonnais, au service d?une exceptionnelle
éducation populaire, décentralisée pour le moins?
Les neuf autres textes qui composent ce numéro très varié ne
bénéficient pas de ce petit coup de pouce supplémentaire qui
consiste à être illustrés par une des deux couvertures, alors
qu?ils auraient pu l?être, eux aussi. Mais nous savons que vous
les parcourrez également attentivement et que vous les
apprécierez à leur juste valeur !
Jacques Lambert
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1
https://canope-ardennes.esidoc.fr/recherche/avancee/et/theme/La%20for%C3%AAt?descripteurs=D%C3%A9partement%20des%20Ardennes
2
http://terres.ardennaises.free.fr/livres/2021_odeur_mousse.htm
3
http://terres.ardennaises.free.fr/livres/2021_cheval.htm
4 Jean-Pierre Pénisson est aussi le président de la Société
d?Histoire Naturelle des Ardennes.
5 PIRE Élisabeth, « Les petits comédiens de chiffons.
Charleville : capitale internationale de la marionnette »,Terres
Ardennaises n° 7, juin 1984, p. 57-59 ; RENAUD François,
« L?Association pour la promotion des techniques
sociothérapiques en milieu psychiatrique »,Terres Ardennaises
n° 149, décembre 2019, p. 6-9.