Avant toute chose, il me faut vous prévenir que cet éditorial
ne traite pas du contenu de ce numéro de Terres Ardennaises,
mais qu?il veut vous inciter à visiter deux expositions :
l?une de tableaux de Simon Cocu, l?autre de photographies de
Jean Clerc, et à acheter les deux ouvrages dont je vais vous
parler.
Simon Cocu et Jean Clerc ont été de l?aventure des Éditions
Terres Ardennaises dès 1982 !
Ils ont vécu une enfance à peu près semblable dans des
familles ouvrières qui vivaient presque en autosuffisance : le
père travaillait à l?usine, cultivait un jardin vraiment
"alimentaire" et faisait une coupe de bois qui finissait dans la
cuisinière ; la mère s?occupait des enfants, du ménage, donnait
un coup de main au jardin et pour rentrer le bois, et gérait un
budget familial très serré. Leurs maisons étaient petites, avec
les WC dans la cour.
Les parents de Simon et de Jean étaient farouchement animés
de la même idée1. Le premier entendit plus d?une fois
: « Les afants n?iront pas à la boutique » et le second
rapportait : « Jean fera n?importe quoi, disait mon père, on le
mettra apprenti chez un pâtissier, chez un boulanger, mais il
n?ira pas à la boutique. »
Simon et Jean, tous deux élèves travailleurs et brillants,
réussirent le concours d?entrée de l?École normale et
embrassèrent la profession d?instituteur. Simon finit sa
carrière comme principal-adjoint au collège de Nouzonville alors
que Jean était, lui, devenu conseiller technique et pédagogique
en photo.
Cet été, au centre d?interprétation d?Art de Vresse sur
Semois, du 17 juin au 3 septembre, se tiendra l?exposition de
celui qui signe, depuis 1996 environ, Simon C. Ses organisateurs
la décrivent avec justesse comme « l?histoire d?une vie2
». L?affiche de cette exposition est reproduite en 4e
de couverture.
Parallèlement, le n° 80 de la revue MAUGIS, la revue des
Amis de l?Ardenne, qui, sorti pour l?occasion, est presque
entièrement consacré à Simon. On pourra y lire des textes très
variés de Claude Carton, Michèle Gillet, Angélique Brousmiche,
Franz Bartelt, Christophe Mahy, Gérard Baudoin et un de moi.
Puisque, évidemment, j?ai répondu positivement à l?aimable
invitation de Jean-Pierre Lambot : « Le comité de MAUGIS
souhaiterait que cette livraison contienne un article sur les
couvertures de Terres Ardennaises, qui ont été si
typiques de l?art et des préoccupations de Simon C. »
Cet automne, ce sera autour de Jean, décédé il y a 4 ans3,
d?être exposé du 20 au 26 octobre à Hautes-Rivières, grâce à
l?aide de la municipalité et de l?association « Le Pays des
Hautes-Rivières ». On y découvrira une partie de ses photos,
datant des années 60, 70 et 80, sur Agapit, la culture des
pommes de terre, la tuerie du cochon, les boutiques et la
tenderie aux grives. Ce sera aussi l?occasion de lancer le livre
Les Hauts, qui, après un travail aussi minutieux que
précieux de Léa Samoun-Bloch - son assistante - et de Pascal
Chagot, présentera les textes de Jean que nous avons déjà
publiés sur les thèmes cités ci-dessus et un plus grand nombre
de photos.
Dans la préface que j?ai écrite, j?ai tenu à souligner : «
Cet agencement a pour conséquence de prouver à l?évidence que
Jean avait et une main pour écrire et un ?il pour photographier
! À ma connaissance, il est le seul dans les Ardennes à avoir su
posséder ensemble ces deux qualités. »
Que ce soit sur la Semois, en compagnie de Simon, ou sur la
Semoy, avec Jean, l?été et l?automne de 2023 seront propices à
vous promener dans les Ardennes d?hier et d?aujourd?hui !