Juin 1982, le numéro 0 d'une nouvelle revue
d'histoire et géographie "Terres Ardennaises" est publié avec
des moyens techniques limités.
Ce numéro consacré à "La Semoy" est édité par
la Fédération des ?uvres Laïques des Ardennes, dont les
responsables ont pensé que le moment était venu d'offrir, au
plus vaste public possible, les témoignages de son passé, les
réalités de son présent et quelques réflexions sur son avenir.
Ce numéro 0 rencontrant très rapidement un
succès populaire auquel ne rêvaient pas les plus optimistes des
rédacteurs de "Terres Ardennaises", il est alors décidé de mener
à bien l'expérience commencée. En décembre 1982, paraît donc le
numéro 1 de "Terres Ardennaises", un numéro dont la relecture
trahit l'inexpérience des auteurs-correcteurs, puisqu'il est
parsemé d'un grand nombre de fautes d'orthographe.
Cinq ans après, vingt numéros de la revue et
quatre numéros hors série ont concrétisé les espoirs de ceux qui
la font vivre et qui s'enorgueillissent - en toute modestie -
des 50 000 exemplaires déjà vendus.
En 1984, le Comité de Rédaction se lançait
dans une nouvelle aventure : l'édition de livres et, pour forcer
le destin, choisissait la réédition de 7 ouvrages de Jean
Rogissart, connus sous l'appellation commune "Les Mamert".
L'adhésion de beaucoup à cette initiative nous incitait à
développer les éditions "Terres Ardennaises". En 1985,
"Jean-Baptiste Clément, une page d'histoire ardennaise", en
1986, "Les Soldats du Béton" et "Gens et Métiers d'Autrefois" ;
en 1987, "Les Ardoisières de l'Ardenne", témoignent de l'ampleur
d'une politique volontaire, menée par une association et de
nombreux bénévoles décidés à explorer la mémoire des "terres
ardennaises".
Nous avons choisi, à l'occasion de ce
cinquième anniversaire, d'améliorer la qualité de notre revue en
changeant, en particulier, la couleur de sa couverture, jugée
parfois trop triste, en aérant la présentation des articles ; la
qualité des reproductions photographiques, déjà sensiblement
mieux rendue, sera aussi l'objet de nos soins attentifs.
Parallèlement à ces améliorations techniques,
pour élargir le champ de nos activités, qui reste
essentiellement celui de l'histoire et de la géographie, nous
allons tenter une incursion dans le domaine littéraire, ce qui
ne constitue pas d'ailleurs une totale nouveauté puisque "Les
Mamert" relevaient de la littérature et de l'histoire.
La publication d'une plaquette, illustrée par
Simon Cocu, contenant un long poème de Jean Rogissart et deux
poèmes de Camille Lecrique, en cette fin d'année 1987 inaugure
cette nouvelle voie. L'édition, en avril 1988, d'un roman de
Robert Cecconello constituera donc un des points forts de nos
activités futures.
Pour le reste, un Uvre sur la vie des paysans
ardennais au XIXème siècle, un volume regroupant
une série d'études sur la Révolution Française dans ce
département sont les projets pour 1988 et le début de 1989.
Mais mener à bien une tâche aussi importante
ne demande pas que du bénévolat.
Afin de réussir notre politique d'édition
depuis 5 ans, nous avons, chose unique dans le département,
investi près de 1,5 million de francs, 150 millions de centimes.
Du chemin reste à parcourir auprès de
quelques uns, nous en sommes conscients. Ces quelques uns qui,
trop, beaucoup trop rapidement, ont tendance à étiqueter les
livres et les gens et qui s'évertuent à ne pas voir la diversité
des ?uvres, des points de vue, qui est une de nos richesses les
plus précieuses. Ces quelques uns ou quelques autres qui
auraient tendance, après nous avoir soutenus d'une certaine
manière, à se lasser, voire à s'irriter de notre "réussite". Il
ne faut pas oublier non plus, les aigreurs, les jalousies
provinciales particulièrement de mise dans le domaine des
éditions régionales.
Si les éditions "Terres Ardennaises" dans
leurs premiers balbutiements avaient à faire leurs preuves, il
n'en est plus de même maintenant. Elles sont devenues une
réalité incontournable, et les aides auxquelles ses activités
lui donnent moralement droit doivent être à la hauteur d'un
projet qui honore les Ardennes et les font connaître dans toute
la France - plus de 200 abonnés à la revue dans d'autres
départements - mais aussi à l'étranger, en particulier en
Belgique toute proche. Nous aimerions, au delà d'une
reconnaissance du coup par coup, nous insérer dans les
politiques culturelles du département et de la région, apportant
ainsi au plus haut niveau la pierre de "Terres Ardennaises".
Nous y sommes prêts, tout de suite...
En attendant de pouvoir donner nos
savoir-faire dans un avenir que nous espérons fort proche, nous
tenons, en ce cinquième anniversaire, à remercier bien
sincèrement de leur fidélité les milliers de personnes qui, en
soutenant sans relâche toutes nos productions, ont permis aux
Editions "Terres Ardennaises" de vivre.
Ces milliers de personnes qui sont devenues
des amies et des amis, constituent le "capital" que nous avons
patiemment accumulé en cinq ans et qui nous encourage à
poursuivre notre chemin de mémoire à travers toutes les terres
des Ardennes.
Le Comité de Rédaction