Juin 1982, le premier numéro de Terres Ardennaises est
édité. Il porte le numéro 0, car nous n'étions absolument pas
certains de réussir un pari quelque peu audacieux : lancer une
nouvelle revue d'Histoire et de Géographie. Ainsi que nous
l'avons écrit dans l'avant-propos d'Images de la Semoy avant
la Grande Guerre, l'idée de consacrer ce premier numéro à la
vallée de la Semoy s'était imposée comme une évidence : il
nous paraissait nécessaire de nous inscrire dans l'espace
"sauvage" qui constitue pour beaucoup - à tort ou à raison -
notre identité "ardennaise".
Octobre 1982 à
décembre 1994, 49 numéros qui, se promenant dans le temps,
présentent, à travers de nombreux et divers thèmes, les
différents "pays" de notre département et les hommes qui les ont
habités.
Avril 1995 : le
cinquantième numéro ! Depuis quelque temps, il nous faut trouver
une idée pour marquer cet événement. Plusieurs possibilités
s'échafaudent sans qu'elles soient pleinement convaincantes,
jusqu'à ce fameux mois de janvier 1995. La Meuse, certainement
jalouse de n'avoir pas été choisie comme marraine à notre
naissance !, frappe à notre porte de la rue Hachette et, pour
mieux appuyer ses revendications, se répand - sur quarante bons
centimètres de hauteur - dans notre bureau qu'elle occupe
pendant plusieurs jours. Dans des locaux, péniblement rendus à
nos réunions et à nos permanences, aux murs suintant d'eau, nous
acceptons alors, sans longues discussions, de donner aux
inondations de la Meuse et de l'Aisne - pourtant nous pensons
être à Charleville-Mézières à l'abri des crues de cette dernière
! Mais sait-on jamais ! -toute l'importance qu'elles méritent.
Nous n'y avions consacré qu'un historique, paru en octobre 1983
et épuisé depuis longtemps, que nous reprenons donc dans ce
numéro, aux côtés de nombreux articles nouveaux.
Lundi 30.1.1995, local Terres Ardennaises.
L'ensemble est relié par
une idée conductrice trop souvent oubliée. Les fleuves et
rivières bénéficient le plus souvent pour leurs débordements
dangereux d'un complice : l'Homme qui n'hésite pas, le forfait
accompli, à crier en toute parfaite mauvaise foi son innocence
et à réclamer des mesures d'urgence contre l'eau, cette
traîtresse...