Le choix du thème du numéro
d'octobre de Terres Ardennaises relève parfois de la volonté
délibérée d'un ou de plusieurs auteurs ou, le plus souvent,
provient du hasard. Dans la "boîte à réserve" d'articles, se
sont empilées deux ou trois contributions sur le même thème, il
suffit alors d'étoffer ce mini-dossier.
La naissance de ce numéro entre dans la
première catégorie : c'est la lecture de la correspondance
étonnante de Louise Evers-Lemoine qui a déclenché nos travaux.
Suivant leur sensibilité, leurs goûts, les auteurs ont travaillé
dans deux directions.
La première raconte le cas individuel d'une
femme dans l'Histoire : Suzanne Gobron et le monde rural
ardennais, Louise Evers-Lemoine et l'après Première Guerre, Mme
Meyer, Israélite ardennaise dans la Seconde Guerre.
La seconde présente quelques vies de femmes
dans la société :
Vie quotidienne toute de tâches à accomplir,
vie au travail : dans le textile sedanais, garde-barrière à La
Francheville, vie difficile, en marge, des prostituées
sedanaises, vie amoureuse : mariages d'autrefois dans les
villages, et vie sportive.
A la lecture de ce numéro, on se rend compte
qu'il pèche gravement sur un point : il n'y a pas une seule
contribution féminine ! Cependant, on peut y voir un champ
possible d'interrogation pour les historiennes : l'équipe de
Terres Ardennaises est-elle misogyne ? Nous ne le pensons pas,
mais, étant juge et partie, nous ne pouvons fournir une réponse
nuancée à cette épineuse question. Nous affirmons, en tout cas,
officiellement que, pour éclairer nos lecteurs et nos lectrices,
nous sommes tout à fait prêts à devenir un sujet d'étude...
Le comité de rédaction