Ce numéro 164 est consacré à la ruralité, tout comme le n° 160 publié en octobre 2022. Mais si ce dernier commençait par une promesse d’avenir avec l’article de Michel Coistia : « Le renouveau de la filière viticole en Argonne ardennaise et en ses marges », le n° 164, lui, ouvre sur une évocation du passé.
Dans ce numéro, la présentation des outils, acquis par notre ami Jean Clerc, décédé au printemps 2019, du maréchal-ferrant, métier quasiment disparu de nos jours, choisie et légendée par Pascal Chagot, nous permet de faire le lien avec la sortie du livre “Les Hauts”.
Ce livre de textes et de photos de Jean Clerc sur Agapit, la culture des pommes de terre, la tuerie du cochon, les boutiques et la tenderie aux grives, a été élaboré par Léa Samoun-Bloch, qui fut l’assistante de Jean Clerc, et par Pascal Chagot. Il parle magnifiquement d’un temps, les années soixante, soixante-dix, au cours duquel la bascule entre la tradition et le modernisme s’est effectuée plus ou moins brutalement.
Donc, nous avons choisi d’ouvrir ce numéro en compagnie du maréchal-ferrant, certainement le métier le plus emblématique des campagnes ; lors des fêtes paysannes d’Évigny, son atelier reconstitué, tout empli de fumée, était celui qui rencontrait le plus de succès. Certainement, sans le savoir, les visiteurs retrouvaient ce qu’Alain Fournier a rapporté dans Le Grand Meaulnes : « Généralement, à l’heure du dîner, nous nous trouvions tout près du Cours, chez Desnoues, le charron, qui était aussi maréchal. Sa boutique était une ancienne auberge, avec de grandes portes à deux battants qu’on laissait ouvertes. De la rue on entendait grincer le soufflet de la forge et l’on apercevait à la lueur du brasier, dans ce lieu obscur et tintant, parfois des gens de campagne qui avaient arrêté leur voiture pour causer un instant, parfois un écolier comme nous, adossé à une porte, qui regardait sans rien dire. »
En revanche, le deuxième article : « Agriculture et biodiversité : une synergie évidente ! » est, lui, résolument tourné vers des lendemains où, dans un contexte bien difficile pour la planète, les agriculteurs doivent produire différemment et les consommateurs acheter de manière plus responsable...
En lisant ce numéro, vous vous rendrez compte qu’il est d’abord narration du passé : « La guède », « La ligne Raucourt-Sedan », « L’exode de Louis Lepage », « Statistiques agricoles », « Les prénoms et noms d’Alland’huy ». Il convient ici de souligner particulièrement l’article novateur de Raymond Stévenin sur le « vote des campagnes ».
Mais trois articles : « Le jardin d’Écordal », « Le verger du Poirier » et « Le centenaire du moulin de Juniville » sont à des titres divers d’actualité.
Le sujet de la ruralité d’hier, d’aujourd’hui et de demain est inépuisable. À ceux et à celles qui souhaiteraient l’approfondir davantage, l’article « Écrire l’histoire de l’agriculture dans les Ardennes. Aperçu des sources disponibles aux Archives départementales », rédigé par un membre du personnel des Archives départementales – cette fois-ci Jérémy Morvan – est, comme habitude plus que précieux : indispensable. Il laboure le champ de l’Histoire pour que vous y semiez comme bon vous semble !
Jacques Lambert
Jacques Lambert
Pascal Chagot
Meggie Gombert
Jean-Paul Davesne et Claude Bertaux
Alain Beaufey
Michel Tamine
Jérémy Morvan
Gérard Blondeau
Lepage Louis
Raymond Stévenin,
Françoise Parizel
Gilles Caruel
André Mourot
Jacky Turquin