Si vous recevez ce numéro de
fin d'année avec une quinzaine de jours de retard, retardant
ainsi les v?ux pour une bonne année 2016 que nous tenons à
vous adresser, c'est parce que nous avons dû le remanier
plusieurs fois. En effet, la disparition de notre ami Gérard
Giuliano, dont la brutalité n'a pas été atténuée par le fait
que nous la savions inéluctable, a modifié le sommaire de ce
n°133. Alors qu'ils avaient été montés, trois articles, qui
devaient occuper plus d'une vingtaine de pages, ont été
retirés, pour laisser place au "dossier hommage" à Gérard.
Outre les témoignages de
plusieurs membres ? volontaires ? de nos éditions, qui l'ont
côtoyé depuis notre création, nous avons tenu à ce que soit
précisé l'apport de Gérard à l'histoire militaire des
Ardennes pendant la Seconde Guerre mondiale et que soient
aussi évoqués d'autres champs de ses activités : son métier
de professeur et son implication en tant qu'entraîneur des
équipes jeunes du FC Tournes... Quant à moi, en écrivant
longuement sur Gérard, comme je le signale, j'ai le
sentiment d'avoir relaté une partie de la vie de Terres
Ardennaises, surtout les douze premières années, si riches
et si fécondes : celles de notre naissance et d'un fulgurant
développement !
François Renaud, fidèle
lecteur qui a intégré notre association en 2009, connaît
Terres Ardennaises depuis toujours. Il y a quelques
mois, il a eu la gentillesse de graver l'émission Rencontre
du 16 février 1983, qu'il animait sur Arc-en-ciel FM. Cette
émission, à laquelle je participais avec Patrice Gielen,
Gérard Giuliano et Jacky Turquin, était consacrée à notre
revue encore dans ses balbutiements ? elle n'avait pas un an
d'âge. Elle illustre parfaitement l'enthousiasme raisonné
qui nous animait à l'époque. Elle sera bientôt consultable
sur notre site et vous pourrez réentendre la voix chantante
de Gérard Giuliano.
L'émission "Rencontre" du 16 février 1983
: clic
ici
Ce même François Renaud, qui
partage depuis peu avec Nicolas Charles la tâche du
secrétariat de rédaction, m'a écrit, après la
relecture-correction de mon article, que je n'étais
heureusement pas tombé dans le piège du C'était mieux
avant. Il a suggéré également, et c'est tout à son
honneur, que nous tenions compte du lecteur lambda, de
l'abonné arrivé récemment, qui n'ont pas connu les articles
(de Gérard) ou les ont un peu oubliés, (qui)
risquent de ne pas comprendre l'importance pour la "famille
TA", comme la nomme Jacques, de cette disparition.
Donc, qu'il souhaitait qu'à côté de ce dossier
paraissent plusieurs autres articles comme dans un numéro
ordinaire.
C'est pourquoi ce n°133
comporte deux parties bien différentes. La première autour
de Gérard, pour qui nous avons plongé dans les centaines de
coupures de journaux locaux pieusement gardées, nos albums
photos et nos archives... Ce ne fut pas chose facile, parce
que les souvenirs des grands moments de joie que nous avons
vécus avec Gérard ont fait naître chez nous la nostalgie
d'un temps à jamais perdu, ainsi qu'une profonde tristesse.
La seconde est diverse comme à notre habitude. Gérard, qui
tenait tant à Terres Ardennaises, l'aurait voulu
ainsi.
Comme un dernier clin d'?il,
souriant, complice et amical à Gérard, que nous avions
"forcé" à écrire sur les fameux boudins de Haybes et d'Hargnies
? je le rappelle dans mon article ?, il me plaît de terminer
cet éditorial par l'appel à acheter notre dernier et bel
ouvrage :
La cuisine du sanglier des Ardennes.
Car, faire durer et vivre Terres Ardennaises entraîne
ce constat réaliste et bien d'actualité : notre revue et nos
livres doivent se vendre. C'était aussi une des priorités de
Gérard qui a approvisionné la librairie Rimbaud de nos
productions pendant une douzaine d'années.