Éditorial

Histoire des Ardennes en été... automne et hiver !

L'été est la période idéale pour découvrir une multitude de richesses connues ou inconnues de notre département en cheminant de village en village, en arpentant les rues de ses villes, en suivant ses cours d'eau. Il faut s'aider pour cela de guides, de repères fournis par des Offices de Tourisme dynamiques et nombreux et de revues, de livres. Ces derniers ne manquent pas... À commencer par ceux que nous avons publiés depuis 29 ans, et par tant d'autres, aux multiples qualités aussi, que d'autres ont édités.

Il est également une autre façon d'apprendre l'Histoire des Ardennes tout en se divertissant et en passant une soirée des plus conviviales. C'est en se rendant à La Cassine pour assister à une des huit représentations du Règne des Maîtres de Forge, qu'a écrit Marie-France Barbe, que les lecteurs de Terres Ardennaises et d'autres revues connaissent bien. L'ascension sociale de Jean Nicolas Gendarme (1769-1845), simple ferronnier de village devenu un des plus puissants industriels ardennais, est le thème principal de cette saga. Henri Manceau rapportait que dans la région de Marquigny, son village natal, on ne disait pas riche comme Crésus mais riche comme Gendarme !

L'existence de ce personnage étonnant, celle de sa famille, la transformation de l'industrie - qui apprend à se passer du charbon de bois pour utiliser le charbon de terre - la vie bouleversée de paysans devenus ouvriers vous seront brillamment contées dans un des cadres les plus enchanteurs du département !

L'automne et l'hiver sont plus propices à des découvertes historiques chez soi, tranquillement assis au chaud, un bon livre sur les genoux. Mais encore faut-il trouver le bon livre ? En voici un : II y a soixante-dix ans dans les Ardennes (Vendée, Deux-Sèvres...), auquel nous ne saurions trop vous recommander de souscrire d'ici la fin septembre. Rarement, nous avons été confrontés à des choix aussi cornéliens pour sélectionner parmi les 1600 documents et photos recueillis ceux qui diront le mieux le quotidien des Ardennais et des Ardennaises entre 1939 à 1945 ! Un quotidien le plus souvent empli de peur, de désolation, de mort, de difficultés de toutes natures...

Jean Nicolas Gendarme a bâti le début de son immense fortune en fournissant aux armées impériales - avec bien d'autres marchands de canons - des projectiles de guerre. Ces derniers ont tué des millions d'hommes et de femmes en Europe, directement ou indirectement. Un siècle et demi plus tard, dans un raccourci historique que l'on peut juger un peu rapide, je me permettrai d'écrire qu'ils sont revenus sur le sol qui les avait produits. Une fois de plus, la guerre est bien, qu'on le déplore ou non, un des fils conducteurs le plus solide de l'histoire des Ardennes !

Jacques LAMBERT