Éditorial

Quelques lecteurs et lectrices nous ont fait part de leur émotion après l'hommage que nous avons rendu à Gérard Giuliano dans notre numéro 133. Gérard Blondeau, après la lecture des deux pages intitulées "Terres Ardennaises intimes", a fait allusion à la chanson de Georges Brassens "Les copains d'abord". C'est une référence qui nous honore et nous nous reconnaissons bien dans ce qu'a finement écrit cet autre Méridional, de Sète cette fois-ci.

Pour ma part, j'espérais de tout cœur pouvoir signer en mars un éditorial moins triste. Malheureusement, ce ne sera pas le cas puisque deux autres amis ardennais historiens, René Raulet et André Majewski, viennent de disparaître.

Tous deux ont écrit plusieurs articles dans cette revue, le premier a participé à l'ouvrage collectif présentant la Révolution française dans les Ardennes, le second aux Ardennes à fleur d'eau.

Ils étaient tous les deux de remarquables connaisseurs de leur territoire, dont ils n'ont jamais cessé d'inscrire l'histoire dans l'histoire ardennaise, française, voire européenne. René Raulet n'ignorait rien de son village natal, Thin-le-Moutier, alors qu'André Majewski savait tout de la "Pointe de Givet". Ces deux passionnés ont fait profiter amplement le grand public de leur savoir ainsi que des générations d'élèves, qui, à l'occasion de leur décès, ont exprimé leur gratitude à leur égard.

René Raulet, longtemps secrétaire de mairie de Saint-Marceau, et André Majewski, conseiller municipal et maire de Vireux-Molhain, ont été aussi des citoyens engagés, se mettant au service des autres dans de nombreux domaines.

Ce numéro comporte l'évocation par Jean Diel de la longue vie de René Raulet, riche sur plus d'un point. La mort d'André Majewki, survenue en plein bouclage, ne peut être saluée de la même façon.

Mais, au moins, cet éditorial les réunit une dernière fois. Nous vous demandons de lire les divers articles qui composent ce numéro comme un remerciement à ces deux infatigables défricheurs des Ardennes, qui viennent de perdre, en ce début d'année 2016, deux de leurs meilleurs historiens.

Jacques Lambert