En octobre 2004, paraissait notre numéro 88, intitulé Soixantième anniversaire de la Libération. Ce numéro, toujours disponible à la vente, dirigé par notre regretté ami Gérard Giuliano, comporte une dizaine d’articles aussi variés qu’instructifs. Cette année, nous n’avons pas souhaité uniquement écrire un attendu Quatre-vingtième anniversaire de la Libération, mais décidé de rappeler la longue série d’événements le plus souvent tragiques qui ont émaillé l’année 1944. Au-dessus du sommaire du n° 88, nous avions pris la sage précaution de mentionner : « Ce numéro ne prétend pas présenter de façon exhaustive La Libération des Ardennes. » De la même façon, nous affirmons que nous ne prétendons pas tout dire de l’année 1944, mais que nous en soulignons les moments forts.
Début janvier, les 4 et 5, a lieu la dernière grande rafle de Juifs que la guerre a amenés dans les Ardennes. Un train, parti de Charleville, conduira vers Drancy l60 Juifs étrangers, originaires de la région parisienne, qui étaient volontairement venus dans le cadre de la WOL, 200 Juifs belges déportés au Judenlager des Mazures afin de produire pour l’organisation Todt du charbon de bois, et quelques Juifs français vivant dans les Ardennes. La plupart d’entre eux partiront rapidement à Auschwitz, d’où ils ne reviendront pas. Deux articles sont consacrés à des ouvriers et des ouvrières agricoles de la WOL et un troisième au Judenlager.
Le 12 juin, c’est le massacre des Manises à Revin où sont assassinés 106 maquisards. Une enquête fouillée, réalisée par l’association « Le Pays des Hautes-Rivières » auprès de témoins, nous permet de vivre les suites de ce drame dans la vallée de la Semoy.
Puis nous tenons une chronique précise de la période allant du 31 août au 8 septembre, jour où tout le département est enfin libéré. Dès le débarquement du 6 juin, les maquisards ardennais se mobilisent pour entraver toute aide allemande, surtout par rail, à leurs troupes tentant d’arrêter la progression des alliés en Normandie. Mais, un mois plus tard, il faut aussi permettre aux armées américaines de franchir la Meuse, d’où le récit du sauvetage du pont de Château-Regnault par des résistants de deux groupes distincts.
Grâce aux souvenirs de Pierre Henquin, dont nous avons gardé la forme, et à l’article sur Georges-Henri Lallement, nous approchons au plus près du rôle déterminant que jouèrent les maquisards ardennais, dès leur engagement dans la Résistance.
Début septembre, il faut rapidement un nouvel organe de presse départemental : c’est donc la naissance de L’Ardennais, que tente vainement de concurrencer L’Ardenne Nouvelle, journal créé par plusieurs groupes de maquisards d’obédiences diverses.
Les Ardennes libérées, des déportés rentrent et racontent, comme les deux témoignages que nous reprenons, sans en changer un mot.
Vient ensuite le temps de la liquidation de la WOL, qui ne se fait pas, c’est le moins qu’on puisse écrire, dans l’allégresse de la Libération. Quatre ans d’occupation d’une partie des fermes ardennaises ne s’effacent pas facilement...
Enfin, c’est « la grande peur de Noël 1944 » qui, dans une situation rappelant dangereusement mai 1940, conduit certaines familles ardennaises à reprendre le chemin de l’exode.
En lisant ce gros numéro, vous comprendrez aisément que nous avons autant voulu commémorer cette Libération qui, comme l’écrivit Gérard Giuliano, « fut une lumière, car elle signifie la liberté retrouvée » autant que remémorer ce que fut cette terrible année 1944, avant et après le retour de cette liberté tant espérée.
Jacques Lambert
Jacques Lambert
Marie-France Barbe
Marie-France Barbe
Sylvie Laverdine
Article paru dans la revue Le Pays des Hautes-Rivières
Stéphane Poupart
Gérard Baudoin
Pierre Henquin
Jacques Lambert
Claude Lambert
Robert Couvin
Philippe Moyen
Jérémy Morvan
Jacky Turquin