Conception
graphique et montage : Jean-Marie Jolly
À la
vôtre et à la nôtre !
Depuis l?annonce du déconfinement partiel des cafés, bars et
restaurants, on entend sur toutes les radios le plaisir
retrouvé de s?asseoir à une terrasse et de déguster un café,
une bière ou une autre boisson. Pour l?immense majorité des
personnes interviewées, lorsqu?elles entendront :
« Qu?est-ce que je vous sers ? », nul besoin de réfléchir
longuement : leur choix est mûri depuis un bon moment?
Ce Journal 14 est envisagé lui aussi depuis quelque temps,
mais il s?est bâti sans plan établi, au fur et à mesure de
nos envies et de nos réflexions. Les huit chansons ? à boire
ou sur la boisson ? que nous offrent Bruno Pia et Joël
Bougeard sont à déguster pendant la lecture de ce très
abondant numéro qui se promène à travers l?Histoire, surtout
sur les chemins de la bière et du vin. Mais les nourritures
solides ne sont pas oubliées avec la savoureuse histoire en
patois sur les « ?ufs frais » et la stimulante réflexion sur
la carte postale de l?éplucheuse de pommes de terre que nous
avons publiée.
Notre objectif était de maintenir ce Journal de confinement
jusqu'au 14 juillet, à un rythme hebdomadaire, mais il nous
faut convenir que le temps est plutôt au déconfinement,
surtout à partir du 2 juin. Plusieurs de nos lecteurs nous
annoncent que, puisqu?ils savent que ce Journal ? qu?ils
apprécient ? restera sur notre site, ils attendront de le
lire et/ou de le relire plus tard. Pour l?instant, ils ont
mieux à faire?
En toute franchise, nous avouons que nous aussi ! C?est
pourquoi ce numéro 14 ne sera suivi que par deux autres :
l?un paraissant dans la semaine du 22 au 27 juin ? nous ne
nous lions pas les mains en annonçant une date précise ? et
le dernier avant le 14 juillet.
Nous n?avons aucun remords : avec ce Journal 14, vous avez
de quoi lire pendant un bon moment, même si la pluie
qu?attendent avec impatience les jardiniers ? et nous en
sommes ? vous confine de nouveau chez vous !
Jacques Lambert
Magnifique photo d?une brasserie dont nous avons raconté
l?histoire : Dominique Mariage, « La brasserie
Lefebvre-Lionne Brasserie de l?Espérance (1887-1930),
Terres Ardennaises n°134, mars 2016, p. 35-41.
Collection Dominique Mézières.
Mardi 2 juin 2020
Après 55 jours confinés, le 23e jour
de déconfinement
La pensée du jour
« L?inverse de l?humour ce n?est pas le sérieux mais la
soumission. »
Guy Bedos
Commençons en chansons...
BRUNO PIA
Le bistrot (Claude Mleczak)
Bistrot tout vert (Mahy / Pia)
Sur le pressoir (Couté / Pierron)
La salle et la terrasse (Dimey / Aznavour)
_________________________________
LE BAL À JOJO
La guinguette a fermé ses volets
Ah ! Le petit vin blanc
Mambo Carolo
Quand on s?promène au bord de l?eau
Le dessin d'Alain Sartelet
Fumay, le quai des Carmélites était en effervescence en
ce beau dimanche de juin de l?an 1605. Le soleil
montant illuminait une foule joyeuse, colorée, bavarde ;
tous étaient là, les échevins, les écailleurs en
confréries, bannières en tête, les bourgeois, les
paysans et artisans, le clergé venu au petit matin bénir
les lieux? Tous attendaient l?heureux évènement, une
naissance attendue comme celle de Monseigneur le Dauphin
en royaume de France. On était venu de loin, la joie au
c?ur, oubliant la fatigue, la chaleur et la poussière
des routes. La maison du sieur Billuart dressait sa
souriante façade neuve, parée en fête, fardée de rouge.
Le portail largement ouvert laissait deviner dans
l?ombre de mystérieuses lueurs rouges, des éclairs de
cuivre, tandis que dans l?air surchauffé flottaient des
senteurs divines, des exhalaisons pleines de promesses?
On murmurait, on riait, on s?impatientait? Enfin elle
parut? Juvénile, blonde à souhait, légèrement ambrée,
jolie, délicate, pétillante et fraîche dans sa robe de
mousseline d?un blanc de nuage? Les chopes, les brocs
furent remplis, on trinqua, on dégusta en lentes gorgées
ce nectar sans pareil? puis chacun y alla de son avis,
de son compliment? Le maître d?école, réjoui, tourna un
petit quatrain alerte, un brin polisson qui fit rire
l?assemblée. On vanta la nouveauté du goût, on loua la
fine saveur, fruit de l?excellence des eaux, de la bonté
des ingrédients, patiemment choisis par la haute main du
sieur Billuart. Enfin, sous les hourras, le maître
brasseur parut et ce fut un triomphe, le sacre d?une
boisson enchantée et de son créateur. La fête dura fort
avant dans la soirée, on dansa, on chanta, puis on se
sépara alors que la nuit poudrée d?étoiles envahissait
les cieux. Le long du quai des Carmélites, peu à peu le
silence revint. La Meuse, imperturbable, éternelle,
filait, majestueuse et drapée d?ombre. Ancrées parmi les
flots aux reflets de bronze, de larges mignoles1,
pansues, noires, vides encore, attendaient leur heure?
Dès l?aube rose, des myriades de tonneaux rouleraient
sur le pavé, faisant sonner leurs cercles de fer dans
l?air frais du matin, puis les fûts partiraient vers de
lointaines auberges, de brumeuses escales, réjouir les
c?urs et porter au loin la renommée de ce breuvage
céleste aux transparences précieuses de topaze et de
citrine?
Texte et
dessin Alain Sartelet,Ardennais confiné à
Paris.
1 Voir Journal de confinement
n° 4 du 25 avril 2020.
_______________
Nous avons publié
d'Alain Sartelet :
La
principauté de Sedan.
21 x 30 à l'italienne. 180 p., 1991.
Givet et
sa région à travers les siècles.
25 x 30. 180 p. en quadrichromie, 2015.
- en
coédition avec le Musée de l'Ardenne :
Mézières. Les fortifications et la citadelle.
20 x 25,5. 92 p., 2005.
Énormément de bonnes choses à regarder sur ce blog, en période
de confinement ou non !
Lè us frais
Se
promener avec Terres Ardennaises
Nous
étions? à La Macérienne
En
1884, une partie des fortifications de la ville de Mézières
est, pour la grande joie de ses habitants, démantelée. Son
maire et conseiller général, Charles Mialaret, va profiter
des espaces ainsi libérés pour que sa « ville enfin
respire ».
L?expression est de Michel Cart1
qui poursuit : « À cette bouffée d?air sur le plan de
l?espace constructible rendu aux civils va s?ajouter une
bouffée d?air sur le plan économique : l?installation d?une
usine importante dans le c?ur de la cité, les établissements
Clément qui changent la physionomie sociale de la ville :
c?est sans doute vers 1890 que Gustave Adolphe Clément,
industriel parisien (il a une usine de construction de
cycles dans la capitale qui, vers 1880, emploie 150
personnes) a en vue l?achat de terrains dans la ville de
Mézières pour y construire une usine d?automobiles. Alerté
par son agent de cycles à Mézières que la ville depuis son
déclassement se proposait de céder des terrains à des
industriels, Clément choisit Mézières pour deux raisons
essentielles : la municipalisé, reprenant à son compte le
projet de l?ingénieur rémois Leclercq (qui avait aussi
proposé ses services à Charleville), était en train de
construire sur le canal Saint-Julien, au pied de la tour
Millard, une chute d?eau pour l?usage industriel. Pour
Clément, l?énergie électrique provenant des ressources
hydrauliques est la plus efficace qui soit. Enfin, la
réputation des ouvriers métallurgistes des Ardennes est
connue jusqu?à Paris : une ville décidée à faire des
sacrifices pour une implantation industrielle importante,
une source d?énergie moderne, une main-d??uvre qualifiée,
voilà les atouts qui incitent M. Clément à s?installer à
Mézières en même temps qu?à Levallois. »
Pour connaître la vie et l??uvre
de Gustave Adolphe Clément-Bayard,
lire l'article de Jean-Claude
Risse,
« Une figure ardennaise. Gustave Adolphe
Clément-Bayard (1855-1928) », in Terres
Ardennaises Mézières, n° 92, octobre 2005,
pages 10-20.
Clic sur
l'image >>>>>>
Collection
Dominique Mézières.
Une association Les Amis de
La Macérienne-Clément-Bayard (LAMCB)
existe :
1 Michel Cart, « Au XIXe
siècle, Mézières se fonctionnarise,
Charleville s?industrialise », in
Charleville-Mézières, Éditions Bonneton, 1991,
318 pages.
Où sommes-nous ?
La
Bière de Sedan
Curieuse destinée que celle des brasseries. Elles
étaient locales, artisanales tout comme les pressoirs à
cidre ou à vin.
Suite aux ravages de la 1re Guerre Mondiale,
sur une large bande de part et d?autre de la ligne de
front, les brasseries sont sinistrées.
C?est le cas de quatorze brasseurs ardennais, deux
Meusiens et un malteur sedanais qui réunissent leurs
dommages de guerre afin de réaliser un ambitieux projet
: une nouvelle Brasserie, à la fois Grande
et Ardennaise.
Ainsi naquit la GBA qui, en quelques décennies,
se tailla la première place de la vente et de la
consommation dans les Ardennes et dans bien des cantons
environnants, en brassant une bière de qualité et de
grande renommée.
La Bière de Sedan ? mais aussi d?autres villes ? coule à
flots, dans les maisons, dans les bistrots. Une mode à
consonance latine baptise bon nombre de ces bières :
Slavia (Brasserie La Comète de Châlons-sur-Marne),
Sernia et Véga (Motte-Cordonnier à Armentières) et bien
sûr Cervisia (GBA)?
Dans les années cinquante, (1950), la bière de table,
dite petite bière, était la boisson courante de tous les
foyers des départements frontaliers de la Belgique, du
Luxembourg et de l?Allemagne. Les enfants aimaient
agiter une bouteille d?un litre aux trois-quarts pleine,
ils ouvraient subitement le bouchon de porcelaine et la
mousse sortait violemment, propulsée jusqu?au plafond !
Quelle vigueur alors cette mousse ! Elle engendre
d?ailleurs une grande lutte entre deux marques
emblématiques dans les Ardennes : la Slavia, brassée par
la Comète de Châlons-sur-Marne et la Prince?s Beer de la
GBA.
Servie sur un plateau
cafetier, la Prince's Beer, dans son habit de lumière.
Des nombreuses brasseries ardennaises, il n?en restait
qu?une poignée en 1970 : Ebling à Vireux-Wallerand,
Mathieu à Gespunsart, et, bien sûr, la GBA.
Puis la compétition s?internationalise, Stella Artois
(située à Louvain en Belgique) part à la conquête de la
France en achetant Motte-Cordonnier à Armentières
(Nord), la GBA (Ardennes) et les Brasseries Lorraines de
Vézelise et Saint-Nicolas-de-Port (Meurthe-et-Moselle).
Néanmoins, une fois entrées dans l?escarcelle de Stella
Artois, bières et brasseries ardennaises tombent dans
l?oubli. Les brasseries nationales, ensuite, vont se
mondialiser constituant quelques grands groupes?
Mais à côté de ces géants, de nouveau, quelques artisans
brassent avec passion une bière de qualité avec la
satisfaction de produire localement.
Ainsi, Jean-Thierry Lechein en 2007 ressuscite et brasse
la fameuse (dans tous les sens du terme) Prince?s Beer.
Résurgence de 2007, la
Princesse, en présentation vintage.
En 2020, plusieurs brasseries artisanales ardennaises
offrent de très bons produits qui moussent, mais avec la
discrétion qui convient, sans « se faire mousser » de
façon tapageuse.
Gérard Blondeau
Texte
et photos
Boire une bonne bière, avec une Sedan, ce ne sont pas
des paroles en l?air.
"Ces
plaques 24 x 34 cm, imprimées en offset sur métal et
vernies avaient une double utilisation : servant pour
l'affichage mural dans les cafés, elles étaient
accrochées telles quelles ou servaient de support à un
calendrier." (Extrait du livre La Grande Brasserie
Ardennaise, 2008, Éditions T.A.)
À
remarquer, le parachute aux couleurs de la GBA ; le
parachutiste atterrit au point précis et est accueilli
par ses confrères qui lèvent leur verre de bière en
guise de félicitations.
240 pages, 450
photos et illustrations dont la moitié en couleur.
41,92
? franco.
De la collection? à la... recherche historique !
Notre ami, le regretté Philippe Voluer, était un
historien, mais qui a été très vite atteint ? son père
ayant été, si je ne me trompe, employé de la GBA ? par
le virus de la bière !
Il est à l?origine du remarquable Musée de la Bière de
Stenay1,
riche d?ailleurs de nombreuses pièces qu?il est venu
?récolter? dans les Ardennes, en particulier à la
brasserie de Clawy-Warby.
En octobre 1986, dans le n° 16, Boire et manger en
Ardennes, Philippe Voluer a signé six articles dans
le dossier bières qu?il contient. Nous en extrayons
cette « recette de bière ardennaise en 1817 ». Plus tard,
en 1997, il publia chez nous une somme intitulée : La
bière en Champagne-Ardenne.
Il se pencha ensuite sur sa région en écrivant Le
grand livre de la bière en Alsace, Le grand livre
de la bière en Lorraine, La bière en Lorraine à
l?époque des Lumières, Deux siècles d?affiches de
la bière et Bières de Meuse et de Lorraine.
La plupart sont épuisés mais on peut encore en acquérir,
à des prix prohibitifs?
Le parcours de Dominique Mariage, un autre ami, est tout
autre : il a d?abord été un collectionneur d?objets de
toute nature concernant la bière en France et dans tous
les pays du Monde. Mais ce n?était pas uniquement pour
garnir des étagères ou remplir des albums d?étiquettes,
car l?histoire de ses objets l?intéressait et il se mit
à effectuer des recherches pour en connaître davantage.
Dès juin 2014, il nous donna un article dans notre
numéro 96 : « Brasserie ardennaise : le renouveau » qui
marquait le début d?une coopération soutenue. En effet,
Dominique a écrit « La brasserie Saint Remi de
Gespunsart » (n° 103, juin 2008), « Célestin Rahon » (n°
119, juin 2012), « Les brasseries coopératives des
Ardennes » (n° 126, mars 2014, que nous reproduisons
in extenso), « Bières du Sud » (n° 127, juin 2014),
« La brasserie Lefebvre-Lionne » (n° 134, mars 2016),
« La brasserie Jullion à Aiglemont » (n° 138, mars
2017 », « La limonaderie Quinard » (n° 140, octobre
2017), « Les brasseries Dewé » (n° 142, mars 2018), et
« Bières de ??l?Ouest?? » (n° 148, octobre 2019).
Il termine actuellement un article sur les brasseries
implantées le long du Canal des Ardennes que nous
publierons dans le n° 151-152 de notre revue, consacré
justement à cet axe fluvial ardennais, malheureusement
coupé depuis quelques années.
Fidèle lecteur de ce Journal de Confinement,
Dominique nous avait envoyé ce qui est pour lui
« la plus vieille étiquette ardennaise, de la
brasserie Foulon et Cailteaux de Nouzonville en
1887. Marque déposée au greffe du Tribunal de
Commerce de Charleville pour être utilisée sur
tous objets de la brasserie.
Elle est conservée aux Archives départementales,
6U1/326 ».
Collection Dominique Mariage.
Lorsqu?il a su que nous allions reprendre son article
sur les brasseries coopératives des Ardennes, Dominique
nous a adressé cette étiquette qu?il n?avait pas alors
en sa possession.
Lire Dominique Mariage
:
« Les brasseries
coopératives des Ardennes », Terres
Ardennaises n° 126, mars 2014,
pages 12-16.
Clic sur
l'image >>>>>>
Lire Philippe Voluer :
« Une
recette de bière ardennaise en 1817 »,
Terres Ardennaises n° 16, octobre 1986,
page 52.
Clic sur
l'image >>>>>>
Une belle série de cafés,
cafés-restaurants ou hôtels (24
établissements ardennais).
Collection
Dominique Mézières.
Clic sur
l'image >>>>>>
De Saint-Julien (quartier de Charleville-Mézières) à
New-York, le beau parcours de la bière Arthur !
En 2006, Jean-Christophe Viot, tout comme Dominique
Mariage, n?était brasseur que pour sa propre
consommation1.
Deux ans plus tard, « profitant du plan social initié
par l?entreprise Visteon qui l?employait, il touchait
une aide au départ pour réussir sa reconversion.
L?expression populaire, se jeter à l?eau, devait être
quelque peu modifiée : Jean-Christophe, lui, se jetait
dans la bière2? »
Après avoir tenu la Brasserie du Château Fort de Sedan
et lancé la gamme La Sedane, après son retour sur
Charleville-Mézières, il la remplace par la gamme Cuvée
d?Arthur, que les connaisseurs apprécient. Comme ce
magasin rémois de vente de bières3
qui donne son avis : « La
Cuvée d'Arthur est une bière blonde, titrant 5,2 %.
Bière ronde très agréable en bouche avec une note
florale apportée par les quatre houblons. »
Les organisateurs du festival Les Enfants du
Cinéma ont l?habitude de conduire leurs invités sur la
tombe d?Arthur Rimbaud, dans le cimetière de l?avenue
Charles Boutet.
Une de ces visites ? pèlerinages parfois ! ? s?est
prolongée de manière inattendue et pourrait s?appeler
« D?une tombe à l?autre ». Il s?agit de celle de Frieder
Schlaich, réalisateur allemand de C?est moi la plus belle.
Alors que nous évoquions avec lui le grand intérêt de
certains artistes pour le poète, comme la chanteuse
Patti Smith, il nous a appris qu?il connaissait bien
cette dernière. Et ce, pour l?avoir fait tourner, en
2013, dans un court métrage, Trois pierres pour Jean
Genet. Le sujet est tout simple : Patti Smith se
rend sur la tombe de l?écrivain Jean Genet, à Larache au
Maroc, pour y déposer trois pierres qu?elle a ramassées
pour lui 30 ans plus tôt.
Frieder Schlaich
devant la tombe d?Arthur Rimbaud. Photo Elisabeth
Lambert.
En guise de clin d??il à la passion qu?entretient Patti
Smith pour Rimbaud, Frieder Schlaich lui a fait parvenir
à New York quelques bouteilles de la bière Arthur, dont
l?étiquette reproduit le visage de Rimbaud !
Jacques Lambert
1
Jacques Lambert, « Deux Ardennais brasseurs de bière
à domicile ! », Terres Ardennaises n° 96,
octobre 2006.
2 Jacques Lambert,
« Jean-Christophe Viot, brasseur à Sedan »,
Terres Ardennaises 25e Lire, Boire et
Manger en Ardenne n° 108, octobre 2009.
Il y a encore quelques années, de l?éperon de Voncq qui
surplombe la rive droite de l?Aisne et le Canal des Ardennes
? le point de vue est superbe ?, on pouvait encore voir
quelques pieds de vigne. Henri Manceau1
avait expliqué les débuts de cette culture dans les Ardennes
par l?existence des deux voies romaines Reims-Trèves et
Reims-Warcq, poursuivie vers Cologne.
Vignoble de Voncq. Photo Françoise Parizel.
C?est sur la première que se trouvait Voncq, chef-lieu de
Pagus2,
unité territoriale correspondant à un canton. Si Henri
Manceau précisait que la vigne s?était développée sur des
terres a priori peu propices : « les argiles du bas
des côtes en Argonne, les terres fortes d?Herpy », il
ajoutait qu?elle s?était épanouie sur « les terres
remarquablement chaudes que sont le calcaire corallien de
Tourteron, la gaize de Voncq, la craie de Château-Porcien et
le calcaire oolithique de Mouzon ».
La vigne dans les Ardennes a donc une existence plus que
millénaire, racontée en détail dans l?article à lire en
cliquant sur le lien ci-dessous. Mais, écrit en 1985, il se
révèle maintenant incomplet puisque, en 2012, a été planté
« le Vignoble des Vignerons de Servion [qui] s'étend sur 20
ares (la loi n'autorisant pas plus) et [qui] est composé de
600 pinots noirs, 600 Chardonnay et 600 Auxerrois3 ».
Pinot noir.
Chardonnay.
source : www.lesvigneronsdeservion.com
Au départ, ses initiateurs comptaient récolter 400 parts à
15 ?, mais la première ?récolte? de la vigne de Servion
s?étant montrée trop abondante : 900 parts, il leur a fallu,
avec regret, en refuser?
Si vous n?êtres pas parmi les 400 propriétaires de cette
vigne renaissante, il vous sera difficile de goûter, dans
les années à venir, un vin de la cuvée 2020 qui s?annonce
excellente, vu les conditions climatiques de ces derniers
mois ! Sauf si vous en connaissez un personnellement.
Mais vous pouvez vous consoler en allant admirer la superbe
église fortifiée de Servion, sise sur la route des églises
fortifiées4?
et le vignoble qui, dorénavant, la jouxte.
Jacques Lambert
1
Henri Manceau, « Le vignoble ardennais », La
Grive n° 60.
4
Henri Manceau, « Les églises fortifiées », in Les
Ardennes aux quatre vents, Éditions Terres
Ardennaises, 1992, p. 238-239.
* * * * * * * * * * * * *
Lire Jacques Lambert :
« De la vigne
dans les Ardennes ? », in Terres Ardennaises,
n° 12, octobre 1985, pages 11-23
Clic sur
l'image >>>>>>
Les jeux de quilles dans les cafés de Mouzon
Guy Cochard, membre des Amis du Patrimoine de Mouzon, a
poursuivi la tâche que s?était fixée Josiane Phez :
« Écrire un ouvrage sur les commerces et l?artisanat à
Mouzon de 1900 à nos jours », tâche qu?elle avait
commencée en 2012.
Trois ans plus tard, elle renonçait à son projet et
confiait les travaux qu?elle avait menés pendant trois
ans aux Amis du Vieux Mouzon.
Pendant quatre ans, Guy Cochard reprend le flambeau pour
publier un livre qu?il décrit ainsi : « Cet ouvrage
n?est pas un simple annuaire des activités économiques
mouzonnaises. Il propose d?abord de parcourir notre cité
dans le temps et l?espace au cours des périodes
1900-1920 puis 1920-1950. Grâce à des documents d?époque
et de nombreuses cartes postales, il permet de (re)
découvrir les principales rues de Mouzon dans lesquelles
les commerces peuvent être localisés très précisément
sur des plans annexés.
Des dossiers
intitulés « Entrons chez? » invitent à mieux connaître
la « vie au fil du temps » de certaines familles de
commerçants, d?artisans ou d?entrepreneurs qui ont
marqué l?histoire locale. Des « Gros plans sur? »
traitent de thèmes ou évènements liés aux activités
commerciales et artisanales ou de professions
spécifiques. »
Qu?on ne s?y trompe
pas, ce n?est pas un livre réservé aux Mouzonnais mais,
comme celui que nous avons publié sur le Sedan des
années cinquante et soixante à partir des photos de
Roger Vincent, il permet à tous d?appréhender la vie
dans une bourgade ardennaise, qui n?était guère
différente des autres ! Avec de tels ouvrages, le
chauvinisme géographique et historique est à bannir à
tout jamais.
D?une composition parfaite,
cette magnifique photo de la façade de L?ESTAMINET
MAILLOT a été prise rue du Château par un photographe
professionnel.(Collection privée)
Parti de l?hôtel de ville tout proche, ce défilé
patriotique passe devant le CAFÉ DU KREMLIN, rue du
château. Le nom « Kremlin » aurait été donné par le
cabaretier de l?époque, ancien soldat de l?Empereur
Napoléon 1er en souvenir de la campagne de
Russie. (Collection Poncelet ? APMz)
Les deux cartes
postales qui illustrent ce court texte et l?extrait sur
les jeux de quilles à Mouzon en sont une preuve
irréfutable.
Jacques Lambert
Lire l'extrait :
Clic sur
l'image >>>>>>
Soldats allemands de 1914-1918 dans les Ardennes
Pendant la guerre de 1914-1918, il ne faut pas confondre
troupes d?invasion et d?occupation. Les premières
étaient constituées de soldats jeunes qui se sont livrés
à des exactions pendant les premiers mois de la guerre1,
comme le raconte Destins liés, occupés et occupants
des Ardennes (1914-1918).
Les seconds étaient des réservistes allemands, des
hommes déjà âgés que Reinhold Weitz a minutieusement
présentés2.
Souvent ces hommes, qui ne sont pas, loin de là, des
foudres de guerre, éprouvent de la nostalgie pour leur
pays natal, qu?ils souhaitent retrouver le plus vite
possible.
Mais, comme il leur faut vivre dans les Ardennes, ils
reconstituent l?univers de leurs cafés et de leurs
tavernes, en réquisitionnant des établissements déjà
existants ou des logements. Dans ces endroits de repos,
ils aiment boire de la bière, du vin tout en dégustant
un plat traditionnel de leur pays et en écoutant parfois
de la musique.
Voici quelques-uns de ces établissements.
Clic sur
l'image >>>>>>
1 Lire
les articles de Guy Lépine, Marie-France Barbe
et Jacques Lambert dans Destins liés, occupés
et occupants des Ardennes (1914-1918),Éditions Terres Ardennaises, 2018, 360
pages.
2
Reinhold Weitz, « L?hebdomadaire militaire Der
Landsturm, Un autoportrait des occupants
allemands dans les Ardennes », in Destins
liés, occupés et occupants des Ardennes
(1914-1918).
La personne qui aurait annoncé, à la déclaration de
guerre du 3 septembre 1939, aux Ardennais qu?un an plus
tard, un certain nombre d?entre eux participerait aux
vendanges en Vendée et dans les Deux-Sèvres, serait
passée aux yeux de tous pour ?folle?.
C?est pourtant ce qui s?est advenu : après la fenaison
en juin, la moisson et le battage des céréales, les
réfugiés ont dû apprendre sur le tas un nouveau métier,
vendangeur et vendangeuse?
Fernande Proust de Mohon témoigne : « La première fois
que nous allâmes vendanger, nous dûmes acheter des
couteaux, sortes de canifs. Tous les Vendéens
possédaient le leur, car à midi nous mangions dans les
vignes et il fallait couper ses tartines dans des pains
de six livres avec des tranches de pâté, de rillettes,
de rôtis de porc. Le soir, nous avions un repas complet
à la ferme. Rien ne manquait sur la table et, nous, les
jeunes, faisions honneur à tous les plats. »
Qu?ils aient exercé des métiers liés à l?agriculture ou
à l?industrie, les réfugiés ? surtout les jeunes adultes
? ont apprécié ce moment comme le reconnaît Geneviève
Proust-Bouffard : « Paulette est ses frères appréciaient
ces travaux en commun, dans la bonne humeur. C?était
l?occasion pour eux tous de vivre des moments de grande
convivialité et, malgré l?effort demandé, de participer
à de bons repas (ce que la vie au quotidien ne leur
offrait pas obligatoirement en période de guerre). »
Un cépage ? le noah ? était encore très présent.
Pourtant, il était considéré comme très dangereux2
aux yeux de Jeanne Jacques : « L?alcoolisme et la
consanguinité faisaient des ravages. Nous étions sidérés
de voir autant de boiteux, déhanchés et attardés mentaux
(au fin fond des campagnes). Un vin particulièrement
nocif et très éthéré, le noah, en était une des causes.
Le gouvernement du Front Populaire, en 1935-1936,
décréta l?arrachage de tous les plants de cette espèce,
décision contre laquelle la plupart vitupérèrent. »
Une douzaine de photos de ces vendanges inattendues de
1940 nous ont été données, en voici une petite
sélection.
La carte postale de l?éplucheuses de pommes de
terre ?épluchée? !
Concernant
la carte postale de l'éplucheuse de pommes de terre, publiée
dans la lettre de Terres Ardennaises n° 9 du 7 mai 2020, je
me pose des questions à la lecture des commentaires de mon
ami Jacques Lambert.
Collection Dominique Mézières.
« La
très belle carte postale de
cette éplucheuse de pommes de terre est très certainement
prise dans la Vallée de la Semoy : en témoigne l?imposant
tas de fumier ? constitué en partie de genêt coupé dans la
forêt ? monté haut devant la maison. L?hygiène n?y gagnait
pas, par contre la richesse du cultivateur et du jardinier
s?en trouvait affirmée ! »
Naturaliste et en particulier passionné de géologie mon
attention fut attirée dans un premier temps par le mur de la
maison et ses matériaux de construction. On remarque un
appareillage de très gros blocs de pierre à l?aspect grenu
tel un grès ou une pierre calcaire comme celle de Dom-le-Mesnil. L?hypothèse du grès en tenant compte du grain de la
roche est plus plausible.
Les angles
sont très émoussés, prouvant le manque de cohérence du
matériau dans le temps, alors que la roche a été sciée.
Nous ne sommes pas en présence de schistes ou de quartzites
utilisés dans la vallée de la Semoy avec un Y, en France.
Ces gros
blocs de pierre ont une origine locale vus l?âge de la
maison et de la carte postale. Je ne parle pas bien sûr de
l?éplucheuse.
En
observant de près, derrière le coffre, on peut observer la
présence d?un trou situé sous la fenêtre qui trahit la
possibilité d?un écoulement provenant d?une pierre à eau.
Nous ne sommes pas en présence d?une beuquette.
Si nous
poursuivons nos investigations géologiques et
architecturales, le sol est pavé. Les pierres sont mises de
chant, très émoussées et certainement de même nature que
celles du mur.
En
consultant la carte géologique, on se rend compte du tracé
de la Semois-Semoy depuis Arlon jusqu?à Monthermé. En amont,
elle décrit ses méandres à la limite du Bassin de Paris dans
des alternances de calcaires, marnes et grès.
Les
calcaires plus au sud correspondent bien au Bajocien de Dom
le Mesnil alors que les grès et les calcaires sableux sont
datés du Sinémurien. Ces calcaires sableux dits de
Florenville et d?Orval, riches en quartz, ont été exploités
pour produire des pierres de tailles dont l?abbaye d?Orval
montre l?exemple. Si nous raisonnons en reprenant
l?hypothèse de matériaux utilisés à proximité dans la
construction de la maison de la carte postale nous ne
pouvons situer la scène qu?entre Arlon et Florenville, sur
la Semois avec OIS.
Dans un
deuxième temps, j?ai observé de près le tas de fumier. Mon
ami Jacques a raison de parler de l?utilisation des genets
comme litière et même fourrage. Élevant des lapins il y a
une quarantaine d?années, j?avais appris par un voisin âgé
que nos rongeurs appréciaient les jeunes pousses de genets
et que ce fourrage était favorable au ralentissement de la
croissance de leurs incisives. En effet, ce végétal est
riche en silice, abrasive sur leurs dents.
Mais, en
observant de près la constitution du tas, on peut remarquer
qu?il est constitué de deux parties.
Le
monticule paraît compact et correspond bien à du fumier. Le
tout est couvert de tiges simples, claires, molles, de un à
trois centimètres de diamètre. Si nous étions en présence de
restes de rameaux de genet, le diamètre serait moindre et la
tige serait ramifiée. Ce n?est pas le cas.
Hypothèse : nous sommes sur la Semois (belge), haut lieu de
la culture du tabac. Une des étapes de l?élaboration du
tabac est la coupe des plants à maturité à la fin août ou
début septembre. Ils sont coupés au ras du sol, réunis en
petits tas et amenés au séchoir pour être pendus tête en
bas.
Le tabac
sèche de septembre à novembre dans les séchoirs ventilés qui
permettent aux feuilles de conserver leur parfum et un bon
taux d?hygrométrie.
Le tabac
sec est rapporté à la maison, la ferme, pour effeuillage
pendant les longues soirées d?hiver. Les tiges, résidus du
manoquage pourraient peut-être avoir servi à compléter la
litière des bovidés ou du cheval ?
Si cette
très belle carte postale de la collection de Dominique
Mézières pouvait parler, elle lèverait les doutes qui
subsistent sur le lieu de la maison de cette bonne fermière.
Peut-on
conclure sur une note humoristique suite à la déclaration de
Jacques concernant l?hygiène à cette époque ? Le tas de
fumier attirait peut-être les diptères mais le Covid 19 ne
s?y frottait pas dans ce milieu proche de l?autarcie.
Jean-Pierre
Pénisson
Précisions de Dominique
Mézières
Ma modeste contribution au travail d'investigation de
Jean Pierre :
- L'éditeur de la carte postale Suzaine Pierson a pris
bon nombre de clichés sur la Semois.
- L'intitulé de ces cartes porte la mention SEMOIS pour
la partie belge.
- On trouve ces cartes localisées à Poupehan, Bouillon et
dans toute la vallée de la Semois, sans localisation pour
les cartes dites "passe-partout".
- L'éplucheuse provient de la série des Ardennes
Illustrées dont la majorité est située dans les Ardennes
françaises.
Prenons le temps d?une pause? au Café de la Gare de Mézières
Vu le thème de ce 14e journal et la place
qu?occupent les articles, nous ne décrirons pas cette
fois-ci une des petites lignes ferroviaires
départementales des Ardennes.
Nous remplaçons donc l?article prévu par cette carte
postale, prise non loin de la gare de Mézières, point de
départ de la ligne de Mézières à Wasigny, que nous avons
évoquée dans le Journal de confinement n° 12. Elle nous
paraît très bien convenir !
Collection
Dominique Mézières.
Faits-divers, Le
Petit Ardennais du samedi 2 juin 1900, consultable sur le site
des Archives départementales des Ardennes
Le champagne déjà au vin
d?honneur
Un voleur affamé
De l?anticléricalisme, toujours?
Annonces
AD 08 - Cote PERH44 / 41 - Le PDF du journal du jour : clic
ici
Boissons à partir du sureau
Comme ce journal n° 14 est plus « qu?alcoolisé »,
commençons par des boissons sans alcool !
Photo
Elisabeth Lambert. Image par HOerwin56 de
Pixabay.
L?Ardennais du 19 janvier 1992.
Champagne de sureau (Raymond L?Huillier)
Pour 12 litres d?eau : 50 g de
fleurs de sureau séchées, 100 g de
vinaigre de vin, 1 kg de sucre.
Versez l?eau et le vinaigre dans un
fût. Faites un nouet de mousseline
renfermant le sucre et les fleurs de
sureau. Introduisez-les dans le fût
afin qu?il baigne dans le liquide.
Laissez macérer 8 jours, retirez le
nouet et remuez le liquide avec un
bâton.
Laissez reposer 24 h et soutirez en
bouteilles muselées. Conservez les
bouteilles debout. Au bout de 8
jours vous pouvez consommer ce vin
qui mousse comme du champagne.
Limonade de sureau (Danièle
Yverneau, Plantes et Savoirs en Ardennes)
Prendre huit corymbes de fleurs (40 g),
400 g de sucre, 4 litres d?eau, 4 jus de
citron, mettre en bocal en verre (5 litres
minimum) au soleil pendant 5 à 6 jours
recouvert d?un linge en remuant chaque jour
puis filtrer et boucher, laisser au frais 15
jours.
Limonade aux fleurs de
sureau (juin) (Yvette Gaillot,
Bazancourt, Marne, L?Ardennais du 22
juin 2000)
Proportion : 4 ombelles
moyennes de fleurs de sureau, 2 l d?eau, 225
g de sucre, 2 citrons non traités.
En juin, récoltez les
ombelles. Les nettoyer mais ne pas les
laver. Mettez-les dans un bocal à large col
avec les citrons émincés et le sucre. Versez
l?eau sur cette préparation. Recouvrez le
bocal d?un petit carré de tissu et l?exposer
au soleil. Remuez souvent le liquide. Après
5-6 jours, des bulles d?air devront se
former ; Filtrez alors la boisson ;
versez-la dans les bouteilles et fermez
hermétiquement. Placez au frais pendant deux
semaines avant de consommer.
Trois recettes de vin de sureau, par ordre de
quantité produite?
La recette de Pierrette Aptel
(Boissons de l?été, recettes de
grand-mère, Rustica-Hebdo)
Proportions : 1 kg de baies de sureau, 1
l de vin rouge à 14 °, 500 g de sucre.
Broyez les baies de
sureau dans une terrine et ajoutez le vin.
Laissez macérer et reposer pendant 24 h en
recouvrant la terrine avec un linge. Le
lendemain, exprimez les baies dans un linge
pour récolter et obtenir environ un litre de
jus auquel vous mélangerez 500 g de sucre.
Faites alors fondre
à feu doux et laissez bouillir 5 minutes.
Laissez refroidir, mettez en bouteilles.
Disposez les
bouteilles dans un endroit frais à l?abri de
la lumière (pas dans le réfrigérateur). Le
vin est prêt à être consommé.
À défaut de baies de
sureau, mettez à macérer 100 g de fleurs
séchées de sureau dans 1 l de vin blanc?
ensuite la recette est de même.
La recette de Raymond
L?Huillier
10
kg de baies.
Écrasez-les dans une cuve en bois avec 1
litre d?eau chaude et laissez ensuite
fermenter. Lorsque la fermentation est
finie, récupérez le jus. Ajoutez 5 kg de
sucre, complétez avec de l?eau pour obtenir
20 litres.
Laissez reposer 1 mois. Soutirez et mettez
en bouteilles
La recette, étonnante (sans eau ?) et
demandant un travail « ahurissant » de
récolte, de vin de baies de sureau
(septembre)
(Yvette Gaillot, Bazancourt, Marne,
L?Ardennais du 22 juin 2000)
Une
« piquette » de mon grand-père. Proportion :
24 kg de baies de sureau, 2,5 kg de miel,
2,5 kg de sucre, 25 g de sel.
Écrasez les baies avec un pilon. Mettez-les
dans un tonneau avec les autres ingrédients.
Laissez reposer 1 mois. Passé ce temps,
soutirez le vin pour le garder dans des
bouteilles bouchées.
Jacques Lambert
(Merci à Agnès, Marc et Raymond L?Huillier pour leurs
recettes et documents)
La page des jeux -
1 - Les outils - Pascal Chagot
Devinez le nom de l'objet et son usage.
La page des jeux - 2 - Sudoku -
Jean-Marie Jolly
Téléchargez
la grille de jeu >>>>
si vous disposez de
la version Acrobat Reader DC
alors vous pouvez la compléter
directement avec l'outil ?Remplir et signer?.
sinon imprimez-la.
Solution dans le journal n° 15
Sur le principe du sudoku, remplir la grille en
respectant la règle habituelle :
une même lettre ne figure qu'une seule fois par colonne,
une seule fois par ligne, et une seule fois par carré de
neuf cases.
Une fois complétée sachant que les cases de même couleur
contiennent la même lettre une boisson ardennaise devrait
apparaitre dans la ligne au-dessus de la grille.
La page des jeux -
Solution du jeu 1 du journal n° 13 - Les outils -
Pascal Chagot
1. Brouette spéciale : Cette brouette était
conçue spécialement pour transporter les charbonnettes,
petites bûches ou bûchettes, calibrées pour les
charbonniers.
2. Broie ou broye : Instrument propre à briser
la tige du chanvre et du lin pour détacher la filasse de
la chènevotte (partie ligneuse du chanvre dépouillée de
son écorce).
Nous quittons les Ardennes pour une escapade bien
au-delà du cercle des 100 km imposé du 11 mai au 2 juin.
Marc Stampfler, qui
regrette que le Mont Ventoux ne soit pas rattaché aux
Ardennes, nous invite à découvrir ses photos de balades
de confiné au pied de cette butte mythique avec des
bestioles exotiques pour nous, Ardennais.
Pour visualiser l'album (8 photos) : clic sur
l'image
L'index des journaux de
confinement - Elisabeth Lambert
Tous les thèmes abordés
dans les journaux
précédents
(numéros 1 à 13)
Clic sur l'image >>>>>
La lettre n° 79 de Terres
Ardennaises d'avril 2020