Éditorial

25^e  Lire, boire et manger en Ardenne

Lorsque nous avons lancé notre revue en 1982, nous avons pris la décision que notre numéro d’octobre serait toujours consacré à un thème. Ainsi, le n° 4 (1983) traita du Temps et du climat et le n° 8 (1984) de L’homme et de la forêt. En 1985, nous avions choisi pour le n° 12, d’évoquer le  Boire et manger en Ardennes. J’ai alors proposé au comité de rédaction d’accompagner la sortie de ce numéro par une manifestation où des artisans ardennais de l’alimentation et leurs spécialités seraient présents.

Nous n’avons pas hésité une minute sur le lieu qui pouvait nous accueillir : ce ne pouvait être que le magnifique Relais de Poste de Launois-sur-Vence, qui vivait une nouvelle vie, sous l’impulsion de Marcel Ludwiczak. Ce dernier accepta avec enthousiasme de nous le louer, le troisième week-end d’octobre. À cette première édition, une vingtaine de commerçants étaient présents et notre initiative connut un tel succès que nous décidâmes de la renouveler les années suivantes…

Chaque mois d’octobre, sauf en 2008 quand nous avons déplacé notre manifestation à la fin du mois de mars,  nous avons invité le public à Lire, boire et manger en Ardenne – reconnaissons-le, nous n’avons pas toujours été attentifs à l’orthographe en écrivant au gré des années Ardenne ou Ardennes ! –  à Launois-sur-Vence pour un rendez-vous gastronomique et culturel. Cette année, c’est le 25^e !

Il nous est apparu évident de fêter cette belle longévité en rendant hommage aux commerçants qui nous ont été fidèles très longtemps – comme Alain Bourguin qui ouvre ce numéro que nous souhaitons lui dédier – ou qui nous ont rejoints depuis quelques années. Nous tenons à nous excuser de n’avoir pu être d’une exhaustivité totale, ne pouvant évoquer tous ceux qui ont contribué à la réussite de nos 24 éditions précédentes.

Nous souhaitons aussi remercier vivement Marcel Ludwiczak, ainsi que Florence et Jean, pour l’accueil qu’ils nous ont toujours réservé au relais, et tous les membres  de la SHNA, de la FDSEA qui nous ont aidés depuis toujours ou presque. Nous adressons également un immense merci  à tous/toutes les ami(e)s de Terres Ardennaises qui se sont mobilisé(e)s pour nos Éditions : sans eux et sans elles, nous n’aurions pu, par exemple,  préparer le Relais, tenir les entrées, assurer la restauration du dimanche !

Avec tous, nous avons partagé de bien beaux moments dans la grande halle souvent engourdie de froid le matin puis baignée de lumière l’après-midi. Nous avons toujours trouvé le temps d’échanger une parole par-ci, par-là, et de nous inquiéter les uns et les autres du nombre d’entrées et du volume des ventes réalisées… Nous nous sommes mutuellement réjouis de la grande vague d’acheteurs qui déferlait le dimanche après 15 h et qui nous obligeait à ouvrir une seconde caisse aux entrées ! Souvent, avec quelques bénévoles et quelques  commerçants, nous avons terminé le dimanche soir par un repas, rapide mais roboratif,  autour d’un barbecue dont la chaleur réchauffait autant notre estomac que notre cœur !

Depuis plusieurs années, nos fêtes – tout en drainant toujours une foule plus qu’honorable de visiteurs – ont perdu, reconnaissons-le, de leur importance. La raison principale, nous semble-t-il, est que le combat pour les produits de terroir, que nous avons mené seuls un bon moment,  est porté dorénavant pour une part par les organisateurs  de manifestations spécifiques autour d’un fruit – cerise, noisette, pomme, rhubarbe... – ou d’un produit – boudin, confiture… – , et pour une autre par la création incessante depuis une dizaine d’années environ de marchés campagnards et paysans. À nos yeux, ils sont peut-être trop d’ailleurs comme s’en inquiétait récemment et justement le journal L’Ardennais, parlant même d’indigestion à propos de leur nombre !

 Mais Lire, boire et manger en Ardenne garde plusieurs  spécificités  indéniables : la première étant que nous avons mis et mettons en valeur le travail de producteurs de tout le département, et de quelques autres venus de l’Aisne, de la Marne, du Nord et, même, de Belgique. La deuxième est que, deux jours durant, le Relais de Poste devient une librairie où on peut acquérir livres, revues et brochures sur les Ardennes. La troisième, enfin, est que ces deux opportunités d’achat,  préjugeant de bons moments une fois la fête finie, se doublent de découvertes culturelles variées,  nombreuses et de qualité  à travers des expositions, des animations musicales… à déguster, elles, sur place !

Jacques Lambert